FURIOS FEST 2024
Saint-Flour le 24 et 25/08/24
(Stade de l'Ander)


Furios Fest 2024

Un Voyage à Travers les Sonorités Métalliques à Saint-Flour

Le Furios Fest 2024, qui s'est tenu à Saint-Flour, a réuni les passionnés de métal pour un week-end mémorable au cœur de la magnifique Auvergne. Dès l'entrée dans le festival, l'ambiance était bonne enfant. Les festivaliers, parés de t-shirts de groupes mais également des éditions précédentes du fest, se sont rassemblés sous le soleil ardent mais également l’orage, impatients de vivre des performances de metal envoûtantes. Quel défi relevé haut la main : faire la 4e édition en open air et sur 2 jours alors que la première se tenait sur une journée dans le gymnase de ville.

Jour 1 :

Le groupe LATX étant forfait pour cause du départ du chanteur en Amérique du Nord, c’est SANDRAGON qui aura les honneurs d’ouvrir le festival. Nous n’aurons malheureusement pas le temps de les voir. Nous sommes arrivés juste avant FURIES.

FURIES :
Le soleil brille haut dans le ciel, mais c'est sur scène que la véritable chaleur se fait sentir. Dès les premières secondes, la scène est en feu. Le groupe déchaîne son arsenal de riffs tranchants et de mélodies envoûtantes.
" Chaos In The Mind " résonne comme une déclaration de guerre, entraînant le public dans une frénésie palpable. Les visages, illuminés par le soleil, sont marqués par la sueur et l’enthousiasme. La voix de la nouvelle chanteuse Cheyenne Janas rousse flamboyante et à l’outfit singulier, puissante et rugissante, s'élève au-dessus de la foule, et l’énergie est contagieuse. Les corps se balancent, les têtes cognent au rythme des riffs, et le sol vibre sous les pas des fans.
FURIES ne se contente pas de jouer. Ils créent un lien indéfectible avec leur public. " Comment ça va, Saint-Flour ? " crie la chanteuse, déclenchant un rugissement de la foule qui répond avec une ferveur désarmante. Les mains se lèvent, les poings se serrent, et la chaleur du soleil devient presque secondaire face à la montée de l'adrénaline. Le son est impeccable ; c’était une crainte du passage en open air, le site et les installations permettront-ils de produire un son équivalent à celui en salle ? Et bien c’est encore un pari gagné par l’équipe de Cantal Crossbones. Les solos de guitare de Guillaume Jockey et Fred Bend, virtuoses et électriques, fusent comme des éclairs sous le ciel bleu. La batterie d’Elisabeth Lavarenne, résonnant comme un cœur battant, pousse le public à se déhancher accompagnée par la basse de Lucie Sue.
Les éclairages, bien que moins intenses en plein jour, se mêlent parfaitement à la scène, créant une atmosphère vibrante, presque mystique, au fur et à mesure que les morceaux s'enchaînent. Lorsque les derniers accords de " The Fortune’s Gate " s'éteignent et que le silence retombe sur le site du Furios Fest, une atmosphère de plénitude totale enveloppe le public, on sait désormais que l’on sera bien ici pendant deux jours dans un cadre parfait et une équipe du festival au petit soin.
FURIES a non seulement pris d’assaut la scène, mais a également laissé une empreinte indélébile dans le cœur de tous ceux présents.




Les pauses entre les concerts sont l'occasion pour les festivaliers d'échanger, de partager leurs coups de cœur musicaux et de découvrir de nouveaux artistes sur les stands de merchandising. L'atmosphère était conviviale, comme une grande famille réunie autour de leur amour commun pour le métal et c’est bien cela qui est palpable, le nombre de bénévoles qui sont là à vous servir des coups mais aussi à déambuler sur le fest ou à slammer.
Preuve en est l’armée de bénévoles que l’on retrouve derrière le bar mais aussi dans les allées ou en train de slammer… des vrais passionnés au service du festival.

Petit détour à l’espace artistes où nous croisons Christophe qui déambule avec sa fille Eva et Mouss de MASS présent dès la première journée du festival… festival familial on vous dit. Cerise sur le Gateau, Christophe me dit : " tu es le seul photographe avec Bertrand à pouvoir monter sur scène ". Me voilà photographe officiel du festival comme poussé dans le grand bain et sans brassard. L’espace artiste est décoré avec les photos des éditions précédentes et avec fierté, celle de Lionel et les miennes sont en bonne place sur les murs.

ACOD :
C’est au tour d’ACOD de distiller l’essence de leur death/black métal mélodique, emmené par Fred (chant) et Jérôme (basse et guitare), les deux figures principales du groupe, le restant du groupe étant capuché et masqué, un des guitaristes s’étant fait chambré à cause de sa ressemblance avec le joueur de guitare de la cérémonie des JO sur les réseaux sociaux. En plein après-midi sous un ciel lourd, leur prestation a électrisé l’audience, infusant une dose d’obscurité et de puissance. Le groupe, actif depuis 2006, a fait résonner des titres issus de leur riche discographie, en commençant par quelques morceaux de leur dernier opus " Versets Noirs " (2024), sorti chez Hammerheart Records.
Dès les premières notes, la basse écrasante de Jérôme et la voix gutturale de Fred ont planté un décor sombre et menaçant. Le public, massé devant la scène, a immédiatement répondu à l'appel de cette furie sonore. Les guitares rugissantes se sont enchaînées avec précision, rappelant les sonorités froides et violentes de leurs débuts avec des morceaux de " Point Zero " et de " First Earth Poison ". L’atmosphère s’est faite plus lourde lorsque le groupe a exécuté des extraits de " The Divine Triumph " (2018), un album qui marquait un tournant vers des compositions encore plus intenses et sombres.
ACOD a poursuivi avec quelques pépites de " Fourth Reign Over Opacities and Beyond " (2022), un album acclamé pour sa maturité et sa production soignée. Ces morceaux ont ajouté une complexité mélodique à leur set, et l’agressivité palpable du duo Jérôme-Fred n’a jamais faibli. Malgré la chaleur accablante avant-coureur de l’orage à venir, le groupe a maintenu une énergie brute, jetant un voile de ténèbres sur ce festival en extérieur. Le public, aussi enflammé que le groupe sur scène, a plongé dans cette symphonie chaotique, témoignant de la longévité et de la pertinence d'ACOD dans la scène black/death métal marseillaise.
Un moment marquant de cette édition, où le chaos et la maîtrise se sont harmonieusement mêlés, laissant le public avec l'envie d'en découvrir davantage.




MUDWEISER :
Place maintenant à MUDWEISER, le groupe de stoner rock qui a enflammé la scène malgré une pluie qui commençait à se faire jour. Porté par Reuno le leader charismatique de LOFOFORA, MUDWEISER est accompagné sur scène par Jay, Said et Bryan.
Dès le début de leur set, l'énergie brute et sincère de leur musique a séduit les festivaliers, qui n'ont pas été découragés par la météo. La setlist était principalement composée de titres issus de leur premier album, " Holy Shit ", et de leur dernier, " The Call ". Sur scène, le spectacle est à la fois musical et visuel. Reuno, avec ses mimiques aux yeux exorbités et son humour décapant, a enchaîné les blagues pour garder l'ambiance légère. " Il est tout pourri cet orage en fait, je suis hyper déçu ", a-t-il lancé avant d'entamer " My World ". Lors d'un moment d'interaction avec le public, il a tenté de relativiser la situation en disant : " Ça va, tu t’es déjà pissé dessus, fais pas la gueule ! ". Cependant, l’humour n’a pas toujours suffi à cacher quelques petits problèmes techniques. Le guitariste a rencontré des soucis d'accordage, ce qui a entraîné quelques échanges sympathiques avec le public, incités par Jay et Reuno. Ce dernier a même pris le temps de raconter des histoires de putes et de vampires pendant que le bassiste et le batteur improvisaient quelques notes, apportant une touche d'improvisation au show.
Lorsque les cordes ont enfin sonné comme il le fallait, des cris de joie ont retenti, annonçant le début de " Sister Mary ". Le set s'est poursuivi sans accroc, incluant des morceaux tels que " Daughters ", dédié à « toutes les sorcières dans la place », et le fameux " booty shake " d’" Evil Woman ". Vers la fin du concert, Reuno, visiblement ravi de l'ambiance, a exprimé son appréciation pour le festival et son staff, avant d'annoncer la conclusion avec " Sad Man ", un hommage au blues qui a laissé le public sur une note nostalgique.
Comme toujours, le concert de MUDWEISER était une véritable fête, où le fun et la musique se sont mélangés, garantissant un moment inoubliable au Furios Fest !




SIDILARSEN :
Le Furios Fest bat son plein quand SIDILARSEN est monté sur scène, prêt à déverser son flot d'énergie. Dès les premières notes d' " Intox ", le public est happé dans un tourbillon de riffs tranchants et de rythmes électroniques puissants. Le mélange de métal et d’électro fait vibrer chaque fibre des festivaliers.
Le groupe enchaîne rapidement avec " Retourner la France" , une explosion sonore qui déclenche les premiers pogos de la soirée. Les membres du groupe, avec leur énergie communicative, ne laissent aucun répit au public. " MONEY GAME " martèle une critique acerbe du capitalisme moderne, propulsant encore plus l’intensité de leur show. Entre deux morceaux, David et Ben prennent le temps de haranguer la foule, avant de lancer " On Revient sur Terre " et " Comme on vibre ", des titres plus introspectifs qui rappellent les contrastes saisissants de SIDILARSEN : une rage maîtrisée et une sensibilité à fleur de peau, le tout avec un brin de samples derrière les guitares. Le public est en osmose, alternant entre moments de furie et passages plus mélodiques.
Avec " Back to Basics ", le groupe revient à ses fondamentaux, une tornade de sons qui fait sauter tout le monde à l’unisson. " À Vif " et " On va tous crever " déclenchent une véritable frénésie collective. La foule, à ce moment-là, ne forme plus qu’un corps vibrant sous les assauts sonores du groupe. Et je me rends compte que Marvyn assure derrière les fûts, même si la figure familière de Sam n’est plus présente. Le batteur semble a voir trouvé sa place aux côté des deux chanteurs, de BenBen et de Sylvain.
Enfin, " Des milliards " clôt ce set avec une intensité émotionnelle forte. La communion entre SIDILARSEN et le public est totale. Le public se met assis avant de jumper puis le groupe quitte la scène sous un tonnerre d’applaudissements, laissant derrière eux une trace indélébile de leur passage. On aurait aimé un peu plus de titres de leur nouvel album " Que la lumière soit " et un set un peu plus long tant les Toulousains sont un groupe efficace et sympathique.
Un big up à Arthur Alternatif et son pistolet à eau qui a essayé de déstabiliser les Toulousains.




ORANGE GOBLIN :
Dès les premières notes, le quatuor britannique impose sa présence, emmené par le charismatique Ben Ward au chant. Sa voix puissante, à la fois rugueuse et captivante, a porté chaque morceau avec une intensité brute, tandis que la complicité entre les musiciens donnait une véritable dynamique à leur show.
À la guitare, Joe Hoare balance des riffs lourds et massifs, typiques de leur signature sonore, mêlant stoner, doom et heavy métal. Son jeu impeccable, rempli de groove et de fuzz, donne un poids énorme aux morceaux. Harry Armstrong, à la basse, renforce cette base solide, martelant des lignes de basse profondes et vibrantes, tandis que Chris Turner à la batterie assure un rythme implacable, propulsant le groupe à travers un set sans concession. La set-list, un mélange de classiques et de morceaux récents, a plongé le pubic dans un voyage à travers la carrière du groupe. Des titres comme " Scorpionica " et " The Filthy & the Few " ont déchaîné les passions, tandis que des morceaux plus récents comme " Sons of Salem " ont prouvé que le groupe est toujours aussi pertinent et percutant. Les moments forts du set incluaient également " Red Tide Rising " et " Some You Win, Some You Lose ", où chaque note semblait résonner avec une force brute, capturant l'essence du stoner métal. Ben Ward, quasiment méconnaissable depuis que je les avais vus au Hellfest, interagit avec le public avec une aisance naturelle, balançant des blagues entre les morceaux et remerciant les fans d’être toujours aussi présents. En effet, fini la tignasse de Métalleux, Ben a désormais le crâne rasé. Le groupe a joué à Clisson au pire moment en 2022 sur la Valley, faisant face au mastodonte METALLICA… Le groupe a ici quasiment plus de public pour le soutenir. Le final, avec " Quincy the Pigboy ", a littéralement fait trembler le sol, clôturant le concert sur une note épique.
ORANGE GOBLIN a prouvé une fois de plus qu'ils sont des vétérans de la scène, capables de captiver leur audience avec un son lourd, puissant et sincère.
Un set magistral, parfaitement à la hauteur de leur légende !




LES TAMBOURS DU BRONX :
Le set des TAMBOURS DU BRONX a été d'une intensité rare, rendu encore plus mémorable par des conditions météorologiques extrêmes. Sous une pluie battante, le public, ponchos et parapluies déployés, s'est rassemblé pour vivre un moment d'union à travers le bruit assourdissant des percussions et l'énergie brute des chanteurs : Stef Buriez (LOUDBLAST), Reuno (LOFOFORA), et Renato (DROPDEAD CHAOS).
Dès que les tambours ont commencé à résonner, la scène s’est transformée en une tempête sonore. Le rythme tribal des TAMBOURS DU BRONX accompagné par Franky Costanza derrière les fûts, connu pour ses percussions métalliques et industrielles, a pris une dimension presque mystique sous cette pluie diluvienne. Chaque coup de tambour semblait défier les éléments, et les musiciens eux-mêmes, trempés mais imperturbables, donnaient tout. Le public, malgré les averses, était électrisé, vibrant en synchronie avec ces rythmes puissants.
Après " Le début de la fin " et " The power ", la triple reprise de SEPULTURA " Refuse, Resist/ Roots/ Territory " a termine de sécher un public qui luttait contre la pluie. C’était un moment cathartique. La voix gutturale de Buriez, associée à l'énergie explosive de Renato, a fait grimper la tension d'un cran, alors que LES TAMBOURS DU BRONX amplifiaient encore le tout avec leurs percussions martelantes. Renato, fidèle à sa réputation, a donné une touche live immersive à l’ensemble, rendant hommage à la version originale de SEPULTURA tout en y apportant une intensité unique.
Le contraste entre la violence du son et la pluie battante a donné à cette reprise une atmosphère presque apocalyptique. Le public, loin d'être découragé, a continué à se déchaîner sous l'eau, créant une scène surréaliste : des ponchos colorés et des parapluies oscillant au rythme d'une musique aussi lourde que la tempête elle-même.




Nous plions le matériel photo pour être certain de pouvoir l’utiliser le lendemain…
A regret mais nécessité fait loi.

ALTERNIGHT :
Le concert d'ALTERNIGHT au Furios Fest restera gravé pour tous ceux qui y étaient comme un exemple de détermination et de passion musicale. Alors que la pluie s'intensifiait et que la majeure partie du public cherchait refuge sous des abris ou quittait les lieux, Arthur, le leader du groupe, n'a pas fléchi. Bien que la scène se soit vidée de spectateurs, sa performance n’en a été que plus impressionnante.
Arthur a littéralement tout donné, ne se laissant pas décourager par les conditions météorologiques. Il a harangué les quelques courageux restés devant la scène, les motivant avec une énergie qui aurait pu remplir une salle comble. Le set, dominé par des riffs puissants et une voix pleine de rage et de passion, s'est déroulé comme si la pluie n'était qu'un simple obstacle à surmonter.
Ce concert d'ALTERNIGHT, sous une pluie battante et devant une poignée de fans résistants, a prouvé une chose : Arthur et son groupe jouent pour la musique, peu importe les circonstances. Une performance qui, bien que marquée par les caprices de la météo, n’en était pas moins héroïque.

Nous apprendrons le lendemain que nous sommes passés tout près de l’évacuation du site, le gros de l’orage étant passé à 1km de la zone de concert.




Jour 2 :

PARALLYX :
Nous arrivons trop tard pour le set de PARALLYX - Lionel devant remplacer au pied levé un collègue malade. Mais on nous a confirmé que PARALLYX a livré une performance captivante au, emmené par l'intensité de leur chanteuse, Lina Benabdesslem. Dès les premières notes, le groupe a su capter l'attention avec son mélange explosif de métal moderne, puisant dans des influences variées allant du metalcore au djent, en passant par des touches hardcore. La voix de Lina, à la fois puissante et mélodique, a transporté le public dans l'univers sombre et mystérieux de leur nouvel album " The Cult ".
Le groupe, composé de Lina (chant), Robin (batterie), Corentin (basse), Adrien et Mathis (guitares), a parait-il montré une cohésion impressionnante sur scène. Chaque morceau semblait pensé pour entraîner le public dans un tourbillon d’énergie brute. Leur single " Matriochka ", inspiré par une scène de fuite suite à un rituel sanglant.


MIRIZON :
Nous arrivons sur le dernier morceau de MIRIZON qui est formé par Martin (guitare), Mathieu (chant), Jules (violon – Eh oui VIOLON !), Antoine (batterie), et Étienne (basse), le frère du membre fondateur. Le groupe a vu le jour en 2019 avec l’arrivée d’Antoine, et ils ont depuis sorti un EP et un album.
Les membres du groupe puisent leurs influences dans une variété de styles et puise ses influences chez ARCHITECTS, I PREVAIL ou encore BEARTOOTH, de l’utilisation du violon découle une sensibilité aux musiques de l’Est et du Moyen-Orient. Cette diversité se reflète dans leur son unique, intégrant des éléments de métalcore tout en expérimentant avec le violon.
Pas le temps de profiter de la musique que je dégaine les appareils photos pour immortaliser le set.




LOCOMUERTE :
Je suis d’attaque pour la prestation de LOCOMUERTE au Furios Fest qui était un pur déchaînement d'énergie brute et de furie latine. Dès l'ouverture avec " Tiro pa' matar ", la foule a été immédiatement emportée par ce mélange explosif de hardcore et de rythmes latinos. Le groupe a balancé des riffs lourds et des rythmes tribaux avec une telle puissance que la fosse s'est instantanément transformée en un maelström de mosh-pits.
" La brigada de los muertos " et " Parano Booster " ont enchaîné avec une intensité folle, les paroles revendicatives martelant les esprits, rappelant que LOCOMUERTE n'est pas seulement là pour divertir mais aussi pour faire passer un message. " Bandolero " a fait vibrer les cœurs avec ses sonorités rebelles, tandis que " Sangre por sangre " a fait monter l'intensité d'un cran, chacun hurlant les paroles avec le groupe. Si ma mémoire est bonne, le groupe a fait une dédicace " loco " au fondateur : " faites du bruit pour Christophe Burritos ! ".
Quand " Ronque " a retenti, la tension était palpable, le public ne relâchant jamais son énergie. " Barrio " a résonné comme un hymne, une ode à leurs racines, solidifiant encore leur lien avec une audience déjà conquise. Puis, " Mi familia " a apporté une touche plus personnelle, un cri de ralliement qui a fait vibrer tout le monde d'un sentiment d'appartenance. Le groupe fait monter le public sur scène et envoie des crocos gonflables pour que les slammers reviennent sur scène sur leur dos… Loco on vous a dit. Et on y voit les bénévoles autant que les festivaliers…
La clôture avec " La vida loca " a tout simplement été l'apogée, un titre qui a laissé la foule en extase, oscillant entre euphorie et rage. LOCOMUERTE a prouvé qu'ils étaient maîtres dans l'art de marier la brutalité du hardcore à l'âme de la culture latino, offrant une performance inoubliable.




NIGHTMARE :
On change littéralement de registre avec NIGHTMARE, le groupe grenoblois pionnier du power heavy métal. Formé en 1979, le groupe a su traverser les décennies tout en évoluant. Hormis Yves Campion, le bassiste emblématique, le line-up actuel n’a plus rien à voir avec le groupe originel. Cette nouvelle formation, renforcée par la présence de Barbara Mogore, arrivée fin 2022, a apporté un vent de fraîcheur à leur musique. Dès leur arrivée sur scène, Barbara prend immédiatement le contrôle avec une présence scénique impressionnante. Elle captive le public par sa voix puissante et son charisme, démontrant une connexion immédiate avec l'audience.
Le groupe n’a pas semblé faire de break entre la balance et le premier morceau et tout le monde semble un peu surpris par cette introduction abrupte.
Le set commence avec des morceaux énergiques issus de leur dernier album, " Encrypted , sorti en 2024. Les riffs puissants de guitare, portés par la batterie explosive de Nils, mettent en valeur la virtuosité des musiciens. Yves, Matt et leurs compagnons d’armes semblent complètement en phase, créant une synergie qui transporte le public. La setlist intègre également des classiques du groupe, permettant à la fois aux nouveaux fans et aux anciens de profiter d'un voyage à travers leur discographie. Le concert se conclut en apothéose, avec un dernier morceau qui rassemble tous les éléments qui font de NIGHTMARE un groupe incontournable sur la scène métal. Le public applaudit chaleureusement, reconnaissant la qualité de cette performance. Leur capacité à se réinventer tout en restant fidèles à leurs racines a fait de cette prestation un moment mémorable.
NIGHTMARE prouve une fois de plus qu’ils ont encore beaucoup à offrir, tant aux anciens qu'aux nouveaux fans.




KARRAS :
Le trio KARRAS, dont le nom est issu du film " L’Exorciste ", fait son entrée sur scène.
Le public reconnait le guitariste, et certains ne pensaient pas le voir aussi tôt dans la soirée. Il s'agit de Yann, qui jouera plus tard avec MASS HYSTERIA (Diego, le chanteur ne manquera d'ailleurs pas d'ironiser plus tard en lançant : " double set, double cachet "). À ses côtés, nous avons les fondateurs du projet : Etienne Sarthou à la batterie (AqME) et Diego Janson au chant et à la basse, ce dernier venant de formations plus underground que ses deux comparses. Diego arbore un blouson en cuir ajusté qui révèle ses impressionnants tatouages. Et je préfère pour lui que pour moi car le beau temps a décidé de revenir en cette deuxième journée.
Les trois musiciens chevronnés nous offrent une performance sans concession, mélangeant grindcore old school et death métal. Leur set-list inclut des titres percutants tels que " Dark Days ", " Pazuzu Chord ", " Virgin Of The Damned ", " Lifegrinder ", " The Hermit's Anger " et " Litany for the Lost Souls ". Chaque morceau résonne avec une puissance brute et une énergie contagieuse.
Leur prestation, à la fois intense et maîtrisée, provoque des headbangs et des mosh-pits endiablés parmi le public. Des morceaux comme " My Aim is Violence " et " Demons Got Rhythm " font grimper l'adrénaline. Le moment brutal de la journée.




Tout comme l’année dernière, l’équipe nous invite à déguster la marquisette. Faite au chaudron, c’est LA POTION MAGIQUE du festival. Au bout de 3 verres tu ne vois pas 1000 mais 2000 spectateurs… je m’arrête à deux en suçant les peaux d’orange imbibées et je retourne vers la scène pour RESOLVE.

RESOLVE :
Ce soir, RESOLVE a captivé le public avec une prestation magistrale, mêlant puissance et mélodie. Le groupe a ouvert le concert avec des morceaux percutants tels que " Death Awaits ", " Move to Trash " et " Continuum ". Chaque note était une déclaration, entraînant le public dans une atmosphère électrique. Le moment fort de la soirée a été " Molotov, qui a enflammé la foule, déclenchant des applaudissements frénétiques. La voix charismatique d'Arthur, le chanteur alternatif, a rejoint le groupe pour interpréter " Seasick Sailor " ajoutant une dimension unique avec ses vocalises puissantes qui ont résonné dans toute la salle.
À travers des titres comme " Of Silk and Straw ", " New Colors " et " Older Days ", RESOLVE a su démontrer une maturité musicale impressionnante, jonglant avec des riffs incisifs et des mélodies accrocheuses. Les transitions entre les morceaux étaient fluides, et chaque interprétation était renforcée par une batterie percutante et des lignes de basse captivantes. La chimie entre les membres du groupe était palpable, et leur passion pour la musique a clairement résonné avec le public. RESOLVE continue de se démarquer comme une force montante dans le paysage metal contemporain, captivant les fans avec leur énergie brute et leur créativité.
En conclusion, cette performance a solidifié leur place dans la scène métal, et la collaboration avec Arthur a ajouté une profondeur supplémentaire à leur répertoire.




Le rendez-vous avait été pris avec Nico lunettes bleus pour faire une photo de l’Armée des Ombres. Pour les novices, l'Armée des Ombres est le nom donné à la communauté de fans de MASS HYSTERIA.




AUDREY HORNE :
Le Furios Fest s'est enflammé avec la prestation d'AUDREY HORNE, le groupe de hard rock norvégien qui a apporté une dose d'énergie brute à la scène. Formé à Bergen en 2002, le quintet est composé de Toschie (chant), Arve "Ice Dale" Isdal (guitare), Thomas Tofthagen (guitare), Espen Lien (basse) et Kjetil Greve (batterie). Un second groupe dont le nom vient d’un film, leurs influences heavy metal classiques et leur approche moderne se sont parfaitement mélangées pour offrir un show intense, dans la lignée de ce que le public attendait.
Ils ont ouvert avec " This Is War", un titre qui dès les premières notes a captivé le public avec sa rythmique percutante et ses riffs accrocheurs. La salle vibrait sous la force de " Blackout ", où les guitares se faisaient incisives et le chant de Toschie prenait des accents plus rock'n'roll que jamais. Les hits se sont enchaînés, avec des moments forts comme " Break Out " et " Youngblood ", des hymnes taillés pour le live. On pouvait sentir l'osmose entre le groupe et le public, qui chantait en chœur. " Animal " a introduit une atmosphère plus rugueuse, tandis que " Little Sunshine " a ramené une vague de positivité, toujours avec la signature rock électrique d'AUDREY HORNE.
Un moment marquant fut " There Goes a Lady ", où la virtuosité des guitares a pris le dessus, offrant un solo mémorable. Puis, avec "Out of the City ", le groupe a accéléré la cadence, emportant la foule dans une évasion rythmée. Le morceau "Devil's Bell " a résonné comme un coup de tonnerre, démontrant la capacité d'Audrey Horne à créer des atmosphères puissantes. Ils ont enchaîné avec " Waiting for the Night ", un titre plus atmosphérique qui a permis à chacun de reprendre son souffle avant l'ultime morceau. Le chanteur et le guitariste sont en osmose avec le public et même dans le public créant des sueurs froides à la sécurité car il faut que le fil de la guitarre puisse aller au fond du pit….
La soirée s'est terminée en beauté avec " Redemption Blues ", un classique pour clore un set, où chaque note semblait une rédemption pour la foule en transe. Les membres du groupe ont donné une performance pleine de passion, renforçant leur réputation en tant que bêtes de scène. Avec ce mélange de puissance, de mélodie et de communion avec le public, AUDREY HORNE Horne a laissé une empreinte inoubliable sur le Furios Fest, prouvant une fois de plus pourquoi ils sont l'un des groupes de hard rock les plus en vue de la scène européenne.
Le groupe est pour la plupart des festivaliers la meilleure découverte du festival.




MASS HYSTERIA :
Sous un ciel qui s’embrasait progressivement de mille éclats, MASS HYSTERIA a déchaîné une foule de furieux. Dès les premières notes de " Mass Veritas" , la tempête était lancée. La fosse, déjà survoltée, s’est mise en mouvement comme un seul homme, prête à tout donner. MASS HYSTERIA, c’est cette machine de guerre où chaque riff est un coup de poing, chaque hurlement une explosion. Et ça ne s'est pas calmé avec " Positif à bloc ", où on pouvait sentir l'énergie rebondir sur le sol et revenir en pleine figure. Un concentré d’optimisme hardcore, idéal pour faire monter la température.
Et alors que les premiers pogos éclatent, " Chiens de la casse " envoie la claque suivante. Le public hurle en chœur avec Mouss, comme si chaque parole avait un écho viscéral dans les tripes de tout un chacun. MASS HYSTERIA sait galvaniser, et avec " Vae soli ! ", la foule entre dans une frénésie collective, des moshpits se creusant au milieu de la masse compacte.
Le moment arrive de dénoncer la folie du monde avec " Notre complot ", un véritable appel à la rébellion, qui trouve un écho puissant chez ceux qui ne sont pas là juste pour la fête, mais aussi pour la révolte. Et avec " Nerf de bœuf ", c’est la sueur qui coule à flot, la hargne qui se matérialise dans des vagues humaines incontrôlées. " Se brûler sûrement " enchaîne, un morceau brûlant, une flamme qui dévore tout sur son passage, et pas de répit avec " L'émotif impérieux " qui électrise encore plus la foule. À ce stade, la connexion entre le groupe et le public est palpable, presque tangible. Les corps volent dans tous les sens, mais l’émotion aussi.
On retombe sur Terre avec " Reprendre mes esprits" , juste assez pour respirer, mais l’intensité ne faiblit pas. " Arômes complexes " balance alors une dose de lourdeur supplémentaire. Et puis, tout explose avec " L'enfer des dieux " et " Tenace ", où la folie atteint un sommet. MASS HYSTERIA, fidèle à son nom, fait régner un véritable chaos musical parfaitement orchestré.
Le climax ? C’est " Contraddiction" . Une furie dans la fosse, mais aussi sur scène. Mais la vraie apothéose arrive avec " Furia ". Et là, surprise ! Christophe Bourry me tape sur l’épaule et me dit " tu ferais mieux de descendre dans le pit, il va se passer un truc "… je quitte donc les backstages copieusement envahi par la moitié des groupes qui ont joué dans la journée et Julien Truchan de BENIGHTED et Stéphane Buriez de LOUDBLAST débarquent sur scène. Deux monstres sacrés du death métal français se joignent à la fête, et la puissance de la performance triple d'un coup. C'est le genre de moment où tu réalises que tu assistes à quelque chose de légendaire. Julien qui n’aura même pas eu le temps de quitter ses chaussures, il le fait au milieu de la chanson.
Mais c’est avec " Plus que du métal " que le groupe laisse tout le monde sur un nuage. Les enfants montent sur scène, dans une scène attendrissante et brute à la fois. Mouss leur passe le micro, et tout le monde, jeunes et vieux, scande en chœur ce cri de ralliement. Le contraste entre l’énergie survoltée et la tendresse de ce moment crée une fin parfaite pour un concert gravé dans les mémoires.
MASS HYSTERIA, c’est bien plus qu’un groupe : c’est un raz-de-marée qui engloutit tout sur son passage, laissant derrière lui des fans ravis et rincés, mais déjà prêts pour la prochaine bataille.




Ainsi se clôture le Furios fest 2024, les têtes d'affiche ont captivé les spectateurs avec des shows mémorables. Le Furios Fest a également mis en avant la richesse de la scène métal française, avec des groupes émergents qui ont su tirer leur épingle du jeu, prouvant que l'avenir du métal est n’est pas un genre mineur. Les performances ont pu exprimer leur identité unique avec une affiche cohérente mais qui fait la part belle à des sous-genres diversifiés.




Un grand merci à Christophe, Ernault, Nathalie et à toutes les équipes.
Merci à mon binôme photo Lionel pour m’avoir fait découvrir le festival il y a 3 ans et pour me servir de chauffeur quand il ne travaille pas.


Live-report et photos réalisés par Djaycee