FRANCOFOLIES DE LA ROCHELLE 2024
La Rochelle le 10, 11, 12, 13 et 14 juillet 2024




La 40e édition des Francofolies de La Rochelle ne s’est pas contentée de célébrer son riche passé, mais a aussi mis en avant une programmation qui regarde résolument vers l’avenir. Entre artistes confirmés et découvertes émergentes, le festival a exploré une variété de genres qui a su ravir les mélomanes de tous horizons. Du rock à la chanson française en passant par le metal et la pop, la diversité était à l'honneur

10 juillet : De la Pop à l’Émotion - Scène Jean-Louis Foulquier

CHARLOTTE CARDIN ouvre la journée avec un set parfaitement calibré pour toucher en plein cœur. Des titres comme " Looping " et " Meaningless " montrent l’étendue de sa palette émotionnelle. Sa voix cristalline, à la fois fragile et puissante, capte l’attention dès les premiers instants. " Phoenix " et " Anyone Who Loves Me " résonnent avec une profondeur rare, confirmant son statut d’étoile montante de la pop internationale.




LIV ODDMAN est un artiste captivante qui mélange habilement des éléments de pop, d'électro et de musique alternative. Son style se caractérise par des mélodies envoûtantes et des paroles introspectives, abordant des thèmes variés allant de l'amour à l'identité personnelle.
Un bel interscène avant d’accueillir EDDY DE PRETTO.




EDDY DE PRETTO prend ensuite possession de la scène avec un concert aussi brut que sincère. L’artiste est seul sur scène devant un écran géant où sont diffusés des images studio de son groupe… économie ou concept… Son " CRASH " met d’emblée le ton, suivi de titres comme " Kid " et " Quartier des lunes " qui plongent le public dans un univers introspectif et intense. Les morceaux " LOVE’n’TENDRESSE " et " Fête de trop " bouclent le set avec un souffle cathartique, Eddy affirmant sa place unique dans la nouvelle génération de chanteurs français.




ALAN STIVELL, le maître du folk breton, arrive au Théâtre Verdière avec sa harpe celtique pour un moment de pure magie.
" Impro Harpe Disto " ouvre un concert où chaque note semble convoquer des légendes millénaires. Des classiques comme " Brian Boru " ou encore " Suite sudarmoricaine " viennent compléter une prestation mémorable, plongeant la foule dans une atmosphère mystique.




La seconde interscène (scène JLF) est JOHNNY JANE qui a ensuite fait vibrer La Rochelle et la scène Jean-Louis Foulquier. Le jeune artiste, porté par des titres comme " Missiles " et " Normal ", a su capter l’énergie du public avec son mélange de pop-rock brute et ses paroles authentiques.




C’est une des rares fois où les deux têtes d’affiches ne permettent pas l’accès au pit photo à l’intégralité des photographes. C’est un peu dommage car ils pourraient tout à fait le faire et demander des validations. Validations qui, comme souvent, n’auraient aucun retour mais nous aurions au moins la satisfaction d’effectuer notre travail…
C’est donc en observateurs “ désarmés ” que nous voyons les deux derniers sets de la soirée.


ETIENNE DAHO, légende de la pop française, a fait honneur à sa réputation. De " Le grand sommeil " à " Tirer la nuit sur les étoiles ", son set était un voyage à travers plusieurs décennies de carrière, enrichi de la mélancolie élégante de ses chansons. " Bleu comme toi " et " Week-end à Rome " ont fait chanter toute la place, prouvant que Daho reste intemporel.


Photos réalisées par Antoine Monégier


STING, quant à lui, n’a laissé personne indifférent. En mêlant ses succès solo comme " Englishman in New York " à des classiques de THE POLICE (" Message in a Bottle ", " Every Breath You Take "), il a démontré que sa carrière est une véritable fresque musicale. Le public était particulièrement enflammé sur des titres comme " Roxanne " et " Desert Rose ", transformant La Rochelle en véritable scène internationale.


Photos réalisées par Antoine Monégier


Nous aurions également aimé faire le concert de GAËTAN ROUSSEL et sa création “ Eclect!que ”, pour lui mais également ses invités et notamment MARTIN LUMINET découvert aux Francofolies l’année dernière. Néanmoins, le concert étant filmé, seuls les photographes officiels et de la PPR sont présents. Dommage.


Photos réalisées par Caroline Jollin


11 juillet : Entre Traditions et Nouvelles Voix

La deuxième journée a démarré sous le signe de la fête avec LADANIVA.
Le groupe, mêlant folk arménien et sonorités modernes, a transporté le public avec des titres comme " Kef Chilini " et " Vay Aman ". L’énergie contagieuse de " Wayo Waya " a rapidement conquis la foule, faisant danser la place des Francos.




POPPY FUSÉE est une artiste française dont le style musical fusionne la pop et l'électro avec des influences variées. Elle est connue pour ses performances énergétiques et ses paroles poétiques qui abordent des thèmes comme l'amour, la solitude et les rêves. Pas étonnant de l’avoir vu en 2024 à la Cigale avec l’ami MARTIN LUMINET tant ces deux ont des points communs. Poppy a su se faire un nom sur la scène musicale francophone grâce à sa voix unique et à des mélodies accrocheuses et il n’aura fallu que 3 titres pour qu’elle nous embarque avec elle.




Le SUPERGROUP PARIS LONESTAR CLUB, composé de Baptiste W. Hamon, Baptiste Dosdat, Vincent Pedretti, Raphael Thyss, Nils Sørensen, et Fame Jane a réalisé un set dédié aux plus grands tubes de l'Outlaw Country. Le supergroupe a ouvert la soirée avec une sélection de morceaux classiques, plongeant le public dans l'univers Country. Des titres emblématiques de Merle Haggard, Waylon Jennings, et Emmylou Harris ont résonné dans la salle, et chaque membre a brillamment interprété ces chansons avec passion et respect. Baptiste W. Hamon a également rendu hommage à Dolly Parton et son Joleen en français et la salle assise a vibrée.




SANTA a pris la relève, en arrivant avec un fumigène pour électriser la foule. Elle a enchaîné les titres engagés comme " Chanter le monde " et " Où va le temps qui s’en va ". Le public a été pris de frissons lors de la reprise de " Le Paradis Blanc " de Michel Berger, avant d’être galvanisé par la nostalgie de " Désenchantée " de Mylène Farmer. L’ancienne HYPHEN HYPHEN a prouvé qu’elle n’était pas que l’artiste d’un tube variétoch et “ Pop Corn salé ” qu’elle savait mettre le feu à un festival de cette taille.




Puis est venu le moment de GRAND CORPS MALADE.
Avec son slam poétique, il a fait vibrer La Rochelle sur des titres comme " Derrière le brouillard " et " Nos plus belles années ". Son verbe puissant a touché les spectateurs en plein cœur, chaque mot semblant pesé avec soin.




POUDRE NOIR, PASCAL OBISPO, et PATRICK BRUEL ont également marqué la journée, chacun dans leur registre, des tubes inoubliables comme " Lucie " d'Obispo aux chansons touchantes comme " Qui a le droit " de Bruel, portées par des performances généreuses et émouvantes.

On oubliera le set de POUDRE NOIR mais on appréciera celui de PASCAL OBISPO qui a convié les photographes sur les trois derniers titres et non sur les trois premiers. “ Allumer le feu ”, “ Fan ” et “ L'envie d'aimer ” autant d’hymnes que même un fan de rock et de métal comme moi a apprécié.




On passera sur la prestation alcoolisée de Patrick Bruel qui avait l’air de se faire chier, quasiment autant que nous.




12 juillet : Une Plongée dans les Abysses du Rock et du Métal

Autre ambiance pour cette nuit collective à La Sirène, salle de concert emblématique connue pour sa programmation variée et éclectique et visiblement, cf. interview de GRANDMA’S ASHES pour son catering…
Le métal, bien que remisé en périphérie de la Rochelle, est bel et bien sur l’affiche des 40 ans. Merci à Pierre Pauly pour la mise en avant depuis quelques années de ce style dans la programmation.
Ayant passé tout l’après-midi à réaliser les interviews de quasi tous les groupes de l’affiche, je tenais à remercier l’équipe de la Sirène pour son accueil ainsi que les groupes car le festival ne prévient que la veille au soir des validations d’interviews qui sont donc préparées pendant la nuit.

Dans l'univers des Francofolies 2024, DITTER a apporté une énergie brute et sauvage. Le groupe a déployé un set puissant, mêlant rock alternatif et post-punk, offrant aux festivaliers une performance nerveuse, presque électrique. Leurs riffs tranchants et leur rythmique hypnotique ont transporté le public dans une atmosphère sombre et intense.




Le 12 juillet restera également gravé dans les mémoires des amateurs de sonorités lourdes. GRANDMA’S ASHES ouvre les festivités avec leur fusion unique de rock progressif et de grunge. Des morceaux comme " Borderlands " et " Daddy Issues " ont mis en lumière leur talent à explorer des textures musicales sombres et complexes, avec une intensité palpable sur chaque note de guitare. Une vraie entame de soirée.




Le trio belge PSYCHONAUT a enchaîné avec une performance de haute volée. Leur set, dominé par des titres comme " All Your Gods Have Gone " et " Violate Consensus Reality ", a transporté le public dans un tourbillon de sons psychédéliques et progressifs. La puissance de leur musique, alliée à une mise en scène hypnotique, a marqué les esprits.




Puis est arrivé SLIFT, véritable OVNI du rock psyché.
Le groupe toulousain a embrasé la scène avec des morceaux comme " Ummon " et " Altitude Lake ", faisant résonner leurs riffs stellaires et hypnotiques dans toute la ville. Leur musique, immersive et cosmique, a offert une expérience presque transcendante. Le moment que j’ai le moins apprécié de la soirée, peu fan de ce style de musique.




Le moment le plus attendu de la journée est venu avec AMENRA, formation culte du post-metal belge.
Leur set, sombre et cathartique, a débuté avec " Boden ", plongeant le public dans un état quasi-méditatif. Chaque morceau, de " De evenmens " à " A Solitary Reign ", était une véritable épreuve émotionnelle, empreinte de lourdeur et de beauté. La tension montait progressivement jusqu’à atteindre des sommets sur " Terziele ", avant de se conclure avec " Diaken ", dans un silence presque religieux.
Et sur une images forte “ peu à peu ces Fleurs tomberont – Il ne restera que les épines ”.




Pour clore cette soirée intense, HINT a livré un set débridé et expérimental. Leur son unique, mélange de noise rock et d'électro, a pris une tournure viscérale avec des morceaux comme " Mr Investigator " et " Limitless Space ". Le concert s’est terminé dans un crescendo de distorsions sur " Beautiful Old Betty ", laissant le public éreinté mais comblé. Un set tout en lumière et projection comme nous avons pu échanger avec le groupe qui ne facilite pas le travail des photographes mais plonge le public dans l’ambiance.




Retour de nuit sur un La Rochelle – Paris qui s’est transformé en un near death expérience, à ne pas réitérer…


14 juillet : Le Final Raté mais Prometteur

Un coup du sort m’a empêché d’assister aux concerts de PHOENIX et JEAN-MICHEL JARRE, deux légendes dont les prestations étaient parmi les plus attendues. Néanmoins, l'écho de leurs sets résonne encore à travers les récits des festivaliers : PHOENIX, avec des titres tels que " Lisztomania " et " 1901 ", et JEAN-MICHEL JARRE, maître de la musique électronique, ont offert des shows monumentaux. Ce n’est que partie remise !


Les Francofolies 2024, 40e édition, resteront dans les mémoires comme un des sommets de cette grande aventure musicale qu’est ce festival. Entre découvertes et hommages, le public rochelais a vibré au rythme de toutes ces émotions. Une édition marquante, pleine de promesses pour l’avenir avec une belle place aux musiques amplifiées.

Petit hommage à Gérard Pont qui laisse les rênes du festival.
Gérard Pont, le créateur et directeur artistique des Francofolies, a été une figure centrale de ce festival. Sa vision et son engagement pour la musique francophone ont permis à de nombreux artistes de se produire sur scène et d'explorer de nouveaux horizons. Sous sa direction, le festival a toujours su se renouveler tout en restant fidèle à ses racines. Gérard a réussi à allier légendes de la musique et jeunes talents, créant un écosystème vibrant où la créativité est reine. L’exemple récent qu’il a lui-même cité sur ses réseaux sociaux, ZAHO de SAGAZAN n’est qu’une parmi le nombre d’artistes qui sont passés par le chantier des Francos.
Émilie Yakich, qui lui succède, apporte avec elle une nouvelle énergie et des idées fraîches. Son parcours, marqué par une passion pour la musique et un engagement envers les artistes émergents, laisse présager une belle évolution pour le festival. Elle a déjà exprimé son désir de continuer à faire rayonner les voix francophones tout en intégrant de nouvelles sonorités et en élargissant les horizons du festival. Sa vision promet d'être à la fois respectueuse des traditions et audacieuse, un équilibre délicat qui pourrait propulser les Francofolies vers de nouveaux sommets.


Live-report et photos réalisés par Djaycee