EUROCKEENNES DE BELFORT 2007
Belfort (90) le 29 et 30 juin, le 1er juillet 2007
(Site du Malsaucy)




Nostalgie nostalgie nostalgie… rappelez-vous il y a 6 mois, en plein milieu de l’été les gros festivals battaient leur plein, et un en particulier avec plus de 80 000 festivaliers dans un cadre bucolique qui vous permet toujours de prendre un bon bol d’air…On ne le présente plus, ce festival des Eurockéennes si cher à cette région touchant les trois frontières, coincée entre la Franche comté et l’Alsace.
La 19ème édition du festival comptait parmi l’une de ses plus belles affiches, malheureusement le chiffre des festivaliers s’est vu baisser avec plus de 16 000 absents à l’appel de MARYLIN MANSON, THE HIVES ou encore des RITA MITSOUKO.
80 000 c’est tout de même bien, l’essentiel étant que cela suffise à rentabiliser le festival, tout baigne, donc.

Les initiatives écolos ne sont pas toutes à recycler.
Cette année s’est orientée vers le tri des déchets avec une poubelle géante à l’entrée de la maison de l’environnement (entre la grande scène et le chapiteau sur la droite) ; prenons l’exemple de la bouteille de plastique, il faut s’imaginer qu’un festivalier en boit deux à trois en trois jours sur le site, faites un petit calcul… les Eurocks récupèrent ce qui peut l’être , le trient et le recycleront… ! On a pu également voir dans la même thématique de sensibilisation sous la nomination " nos poubelles années ", une exposition détournant une fête foraine avec des objets recyclables sous forme d’installation de jeux ou d’accrochages divers ; pour s’amuser en apprenant…

Achète Quechua 1’’ light si tu ne veux pas être has-been.
Niveau camping, toujours le grand petit luxe de 12000 places de tentes et tonnelles (dont 99% étaient des quechua) sur l’aérodrome de chaux. Des chiottes horribles entretenues par de super allemands moustachus, de bonnes douches, des petits dej sympas, des animations, une tonnelle pour recharger les téléphones (très bien cette initiative, à refaire avec plus de prises car l’attente était longue), consigne pour objet de valeur, une partie pour se connecter à Internet, de la restauration etc.… Ne passons pas à côté du plus important: les festivalier beuglant de 9h36 à 6h49 le lendemain “ApéRO” ! C’est bien quand on arrive mais Dieu que c’est chiant après les décibels de la journée de se retrouver avec des gueulards saouls comme des anthropoïdes sans cerveau. Certaines personnes ne viennent pas pour la musique mais pour passer un temps entre amis, à raison de 100€ les 3 jours on peut faire mieux niveau week-end de bringue entre potes. Dans la même optique: les vibrations de la tente... Oui, la tente arrive à vibrer depuis que l’on a équipé l’aérodrome d’une pile Duracell géante diffusant des beats toute la nuit… Je pense ainsi aux pauvres qui voulaient dormir et qui se trouvaient à moins de 800m de cette pile dancefloor publicitaire, les tristes...
Néanmoins, le BMX reste une bonne initiative, on a pu voir des jeunes qui grimpent actuellement dans le milieu international faire des démos dès le matin en attendant le festival à 16h00. Rien de tel devant un bon café et un super petit pain que de voir un contest de BMX : à refaire.

Constat général : Nicolas est petit mais pas les gendarmes.
La météo n’était pas des plus radieuses et des plus estivales mais il n’a pas plus à verses, c’est déjà ça de pris. J’ai même trouvé ce climat un peu gris agréable. L’ambiance était globalement au rendez-vous, des scènes qui bougent et qui ne sont pas vides, des mouvement fluides entre les concerts, des stands qui ne se renouvellent pas mais qui sont sympas. Dommage que l’on doive acheter des jetons pour 10€ minimum, il devait il y avoir une raison fondamentale, mais ça reste emmerdant.
Je retiens beaucoup du stand Kronenbourg qui gravait des CD du live des tremplin que l’on venait d’entendre. Super, le STELLARDRIVE est un collector que j’écoute encore plus souvent que les Eps de ces derniers. Pour ce qui est du stand en face des tremplin qui présentait et mettait en avant les groupes sélectionnés, il aurait mérité peut-être d’être agrandi un peu pour plus de confort. Le merchandising c’est toujours la merde pour y aller, acheter et/ou savoir si notre groupe favori va déposer des marchandises mais ce n’est la faute ni des Eurocks ni des groupes, et rien n’y fera…
Le Staff est sympa, très poli même au soir du troisième jour. Les gens de l’entrée sont courtois, ils fouillent poliment. Les gendarmes méritent aussi leur quart d’heure d’intérêt même si un peu trop nombreux ou trop visibles, ils ont très bien assuré notre sécurité tout comme les pompiers et les services d’ordre. Néanmoins, pour la sécurité du festivalier il vaudrait mieux renforcer ces derniers services à l’entrée où divers mendiants tentent de vous vendre des billets (chose absurde quand vous quittez le festival), et ne manquent pas de surveiller votre sac au passage, sait-on jamais, s’il venait à glisser de votre dos et que vous l’oubliiez, Nicolas les traiterait de voyous…

Ils étaient fort et iront loin…
DIGITALISM, intense est le mot de la fin pour eux, un prodigieux duo allemand qui n’a pas hésité à se faire remarquer à l’instar de JUSTICE avec une très jolie mise en espace sous le chapiteau. Du grand art électro défendu avec " Idealism ", à vraiment revoir !
JUSTICE, évidemment on ne pouvait pas manquer ça… dommage que l’on ai eu tant de mal à accéder à la scène, un monde fou et une ambiance furieuse, leur réputation n’est pas à remettre en question vue leur prestation (de loin en tous cas), le son était bon mais j’ai préféré quelque chose de plus intime avec PUNISH YOURSELF ; le combo punk gothique acide coloré fluo n’a pas failli à sa réputation, des guests et une ambiance qui dès le premier soir à permis de juger que cette édition serait une bonne édition ! Cette même journée à déjà été marquée par GOGOL BORDELO, ce groupe est formidablement efficace en live, néanmoins je reste perplexe quant à leur son sur CD. Le show offert par ces Gipsy Punk from NYC était vraiment à l’attente d’un publique affamé, effectivement ils étaient le groupe d’ouverture de la grande scène. Dans le même registre, la bonne prestation d’ouverture des Eurocks par l’inauguration du Combo noise sludge alsacien d’HOLLOWCORP à la loggia ; le groupe participait à ces fameux tremplins (résumé plus bas) afin d’emporter le prix Fabrice Ragris .
Chose étonnante, j’ai plus pris de plaisir à écouter des groupes tremplins comme STELLARDRIVE qui à fait un excellent show, marquant intiment et de façon irréversible, ou encore THE AUDIENCE et COCOON. Le premier jour m’a aussi offert de petites découvertes plus intéressantes les une que les autres : la première est JULIETTE AND THE LICKS qui arrive à offrir une musique forte et intense alliéé à une aliénation folle sur scène. Le projet, entre YOUNG GODS et DALEK " Girots & Gods ", qui à première vue me faisait penser que j’allais être déçu s’est avéré fort intéressant, et une émotion subtile se dégageait de la chose, vraiment très bon ce projet, à poursuivre.
N’oublions pas JUNIOR SENIOR, hormis les tubes la famille se démerde pas mal sur scène et envoie bien la bonne humeur. Le deuxième jour se montre moins riche, déjà fatigué c’est le tremplin qui me requinque un peu avec FOR MY HYBRID, mais je dois tout de même attendre DEERHOOF pour tuer mon spleen et découvrir qu’OLIVIA RUIZ ce n’est pas si mauvais que l’on peut le penser dans nos milieux formatés marginaux à deux balles. Dès lors, plus le temps de s’ennuyer car les maîtres du stoner débarquent sur la grande scène, j’ai nommé les éternels QUEENS OF THE STONE AGE qui n’ont que fait conforter ce que je pensais d’eux: énorme, drôle et grand avec une mise en scène vraiment nickel.
TOKYO SKA PARADISE ORCHESTRA m’achève pour ce deuxième jour qui s’annonçait comme une catastrophe, le bilan n’est pas si lourd, j’ai dansé près d’une heure avec les nippons, l’honneur est sauf.
Le troisième jour arrive lui aussi à livrer certaines perles comme HATEBREED, rien à faillir à leur réputation de Buldozer HxC, tout comme SICK OF IT ALL, toujours un plaisir même si le groupe je le sais peut décevoir en live; là c’était extraordinaire, une vraie valeur sûre, aussi énorme qu’un PELICAN enragé de douceur, ces derniers ayant peut-être été la plus grosse récompense de ces Eurocks, une sorte de couronnement et de gâterie pour ce dernier jour de festivités qui je l’espère pourra encore être exploité d’une meilleure façon les années suivantes.

Y en a des qu’on aimerait bien oublier…
Dans le lot de déceptions je ne m’attarderais pas. Sans surprise KAOLIN, ce groupe se repose bien trop sur ses lauriers à la façon des THE HIVES, déception également qui au départ était pourtant un petit stimulus.
TRYO, il fallait s’y attendre, la grosse tête est là. Même si leur message mérite le respect, leurs chevilles gonflées ont tout cassé, un public juste composé de fans qui ne venaient que pour ce groupe, comme ceux de MARYLIN MANSON le premier jour, faisant déjà la queue 2 heures avant l’ouverture des portes ; machine à business, mise en scène faible voire même trop mauvaise, toute la génération Kyo hotel boys band à portable appareil photo était présente, le truc qui vous fout un live en l’air. Excitation frémissante qui s’est transformée en une autre profonde déception, allant presque jusqu’aux pleurs : aussi fan que je suis fan de CONVERGE autant j’ai été désappointé, leur live se montrait mou et sans aucune intensité, un seul mot : dégoûté ; même si cela ne m’a pas empêché d’en profiter.
Certaines formations m’ont aussi fait me questionner sur mon approche de la musique, effectivement comment des artistes (quel grand mot) comme WU TANG CLAN et JOEY STAR arrivent-ils à ramener tant de monde: live pitoyables. Si les ricains peuvent offrir de bonnes choses habituellement, ici à part répéter leur nom je n’ai guère vu de choses transcendantes. Sinon, on a pu voir aussi une tribu de chauve souris s’écraser, à leur place après un live comme ça j’en profiterais pour faire de petites scènes locales et changer de nom parce que HELLBATS, franchement... NAVEL rime avec Navet, démontré en live comme un THE EDITORS trop mou, trop business et froid avec son publique. Enfin, une anorexique dont le pied de micro est plus gros que ses cuisses et chantant sous le pseudonyme de AMY WINEHOUSE : certains devraient vraiment arrêter la drogue.
A boire et à manger pour ces Eurocks, avec son lot de surprises bilatérales donc.

Les Tremplins :

" Avec l'opération Tremplin Eurockéennes, le festival accueille sur ses scènes de toutes jeunes formations issues de Franche-Comté ainsi que des régions limitrophes comme l'Alsace, la Lorraine, la Bourgogne, le pays suisse et l’Allemagne. Ces jeunes artistes se voient par ailleurs offrir un accompagnement professionnel leur permettant de préparer au mieux cet événement ". Citation officielle résumant la chose parfaitement…

NAVEL (Suisse) :

NAVEL incarne exactement ce que je n’ai pas retenu du festival. Mauvais son, pas très intéressant et pourtant ils sont suisses, ils dérogent donc à la règle de la qualité obligatoire des formations suisses. Pas très original ,pourtant le public paraissait content de revoir revisité du post punk en version blues... Vraiment rien d’intéressant. A revoir probablement mais avec une discipline de scène comme la leur, inutile de penser gagner ces tremplins.

ILTIKA (Bourgogne) :

ILTIKA est pour moi le groupe le plus flou de ces sélections. La première raison est que je ne suis pas un fervent adepte de ce genre, et puis la formation se comporte sur scène de façon assez étrange qui ne me réjouit guère… comme dit je ne suis pas adepte, ils n’en restent pas moins à citer comme le meilleur espoir bourguignon de l’année 2007, plébiscité et remarqué positivement. La formation navigue entre chanson française, musique orientale, pop, hip hop et jazz tout en restant très ouverte et roulant parfaitement sur cette mode de formation slam actuelle à la ABD AL MALIK.

COCOON (reste de la France) :

COCOON, quel doux nom et quelle fantastique découverte. Au départ je voulais passer mon chemin mais la musique Pop Folk du groupe attire et scotche sur place. Cet univers gai et enfantin, naïf et câlin du duo ne laisse pas indifférent. Adepte de leur prestation sur scène comme sur CD: leur dernier album comprend réellement 12 petite perles en forme d’ours en peluche et de nostalgie enfantine. Voilà la formation qui va réjouir la scène indé française ces prochaines années. Si ce groupe n’avait pas gagné autant de victoires durant cette année, le festival lui aurait sûrement remis le premier prix.

FOR MY HYBRID (Lorraine) :

Originaire de Saint-Dié des Vosges près de Nancy, ce quatuor est formé depuis 2002. Remarquablement influencé par BAUHAUS pour sa noirceur et FUGAZI pour son intensité, ce n’est dans aucun des deux cas une extrapolation, ils transmettent une énergie divine sur scène. Remarquable formation qui tient facilement tête à toutes les autres présentées au tremplin. L’on ne manquera pas de les remarquer de façon plus large bientôt.

HOLLOW CORP (Alsace) :

En Alsace on ne les présente plus, entre Sludge, Noise et postcore influencé par CULT OF LUNA, HOLLOWCORP n’a peut être pas rempli la loggia mais a littéralement bloqué les passants devant la scène. Ils étaient là pour défendre leur futur album " Cloister of Radience " sorti depuis et disponible un peu partout et je pense qu’une bonne partie du public à été conquis par la noirceur âcre du combo. L’alchimie était parfaite, une remarquable présence sur scène, quelques justesses de voix et de basse sont a déplorer, mais bon, être aux Eurocks ça doit être quelque chose. Tout de même, félicitations à eux d’avoir assumé la lourde mais si bonifiante tache d’ouvrir le festival.

STELLARDRIVE (Franche-Comté) :

Formé d’anciens GANTZ, ce fut le coup de cœur des organisateurs :d’une part car se sont les locaux et d’autre part car leur musique ne lâche plus. Inutile d’en dire plus, STELLARDRIVE était pour moi le groupe gagnant de ces tremplins, ils ont rempli la loggia et montré ce qu’est un concert, autant avec les soucis techniques que cette avalanche fusionnelle sonore qui vous emmène voyager dans les étoiles. La projection vidéo du groupe à pris un magnifique sens, plus géant que jamais…
Le groupe est sur le point de sortir son premier album " Omega point " chez Only for Star Records. Pour vous consoler les Eps (" ERS 1 " et " 2 ") sont en libre téléchargement sur leur myspace, une véritable réussite à ne pas manquer.

THE AUDIENCE (Allemagne) :

Je ne connaissais pas et j’ai bien été puni pour ça… Le groupe se met en place tout de noir vêtu et installe un synthé style époque THE CURE, et les premières notes sont lâchées avant l’entrée de leur magnifique Ours de chanteur au cœur tendre et à la voix attachante. Je n’ai pas réussi à me décoller de leur show et depuis tous leurs morceaux me collent inlassablement à la peau. Quand le jury a annoncé la victoire de THE AUDIENCE ce n’était pas vraiment une surprise après ce concert de folie. Le groupe allemand emporte donc le prix Fabrice Ragris 2007. Ce quintet originaire de Nuremberg a conquis le jury du Tremplin par son rock aux accents garage et son impeccable maîtrise scénique. Pour mémoire, le prix a été créé en 2005 en hommage à Fabrice Ragris, l'un des plus fervents contributeurs du tremplin Eurockéennes, décédé accidentellement cette même année.

Depuis et à conserver…
Les Eurockéennes de Belfort ont été invitées à programmer la party pleineair du festival Iceland Airwaves Le 20 octobre dernier.
Le Virtual Festivals récompense depuis trois ans les meilleurs festivals de Grande Bretagne. Cette année, l'organisation de ce vote a intégré la catégorie " Meilleur festival du continent " dans laquelle les Eurockéennes de Belfort ont été nominées comme l'unique festival français. Ce sont les serbes qui l’ont emporté avec l’énorme Exit fest… (ça me rappelle l’Eurovision ça)
Les 20 ans des Eurockéennes de Belfort c’est du 04 au 06 juillet 2008 avec plein de surprises, pour l’instant on ne connaît que deux noms : (KASAI ALLSTARS, KONONO N°1)pour ce qui est de cette affiche attendue comme la plus exceptionnelle de toutes.

Note du chroniqueur :
Je me dois de toucher tout de même un petit mot sur ce concept de review assez atypique. Au moment où j’ai commencé à rédiger le présent article je me suis rendu compte du nombre superflu de webzines et de journaux divers qui ressassent la même chose au même moment. Je suis pour la diffusion progressive, alors que des journaux en parlent le lendemain quand tout est encore intact voir même encore un peu indigeste : " on sature vite ", je ne voulais pas plonger dans cette spirale pour pondre mes mots. En hiver il fait froid et rien de tel de repenser à l’édition passée et de déjà s’y voir pour la suivante qui se prépare d’habitude déjà bien activement 6 mois avant. Je mets donc en place ainsi un récit de l’édition passée et je parle de la prochaine, si ça c’est pas du 2 en 1...
Remerciements divers à tout ceux qui veulent les accepter. Merci.


Review réalisée par N'as