CALYPSO VALOIS
Châtenay Malabry le 16/11/2017
(Le Pédiluve)


Ce soir, double découverte, le lieu, petite salle adossée à un complexe culturel plus conséquent - le théâtre Firmin Gémier, la Piscine - et l’artiste, que la musique plus que la filiation, m’a poussé à la voir sur scène ce soir. Le lieu se prête à cette première rencontre ; le " Pédiluve ", et effectivement, il y a bien un pédiluve qui surplombe la scène et qui donne un aspect cosy à la salle, une sorte de hammam. La configuration de la salle fait que le groupe descend sur scène. Celle-ci entourée par les gradins est en quelque sorte close et forme un cocon.
Je ne sais pas si la set-list est celle qui accompagne tous les sets de la tournée mais commencer par " Baignade " au pédiluve est assez intelligent. Les paroles " Si tu veux vivre Survivre à ta baignade La volonté Même de fer se brade Surtout la tienne Je parie sur la noyade ". Il est évident que nous nous éloignons ici du pédiluve pour nous jeter la tête la première dans le grand bain. La chanson parle de corps meurtris d’ecchymoses ; le morceau se fait plus enlevé plus rock que sur disque et il est évident que la soirée va être délicieuse même si la voix de CALYPSO est légèrement sous mixée, les instruments prenant un peu trop le dessus. Même s’il s’agit de son premier album sous son nom, la jeune femme n’en est pas à son coup d’essai. Elle officiait auparavant en duo avec le groupe CINEMA avec une orientation plus électro. C’est une bien une boucle électro qui sert de transition avec le second titre " Vis à vie ". L’électro fait vite place à une pop chaloupée aux frontières du rock avec une batterie lourde, le refrain est assez catchy et la chanteuse se lance dans un solo de piano qui accompagne les riffs de basse et de guitare. Encore une fois, la chanson relate des désillusions certainement amoureuses ou l’impossibilité de trouver un accord entre deux personnes. Le public bien qu’assis réagit bien à cette chanson, la chanteuse tente alors un " je m’appelle Calypso Valois, j’aime bien manger des gens ". Le public étant certainement un public d’abonnés curieux plus que de fans de la jeune femme, pas de réaction particulière, un ange passe… Je lance un " Cannibales ! " à la chanteuse qui se sent un peu moins seule et elle entame sur ce titre éponyme du LP. " Elle a du chien et un côté un peu chienne ", de telles paroles dans la bouche d’une si jolie personne permettent de cerner un peu mieux l’artiste; " Ton envie m’avale, mon désir te fait mal, amours cannibales " le tout sur une ballade pop presque désinvolte…
Vient ensuite " le jour ", premier titre de l’album, dont le rythme très enlevé et les paroles se font baudelairiennes « jamais ne disséquer la fleur, vénéneuse, amoureuse, tu risquerais d’avoir trop peur ". Encore une fois sur le refrain, se concluant par " cette salope est belle comme le jour ", CALYPSO a énormément d’aplomb et assène cette phrase d’une manière un peu sèche. Les amours sont ici décrits entre mante religieuse et fleur carnivore. Une Hymenopus coronatus en sorte, même si on ne sait qui est sa proie, la personne convoitée ou la concurrente potentielle. Vient ensuite " la faute ", qui vient s’étirer, comme une accalmie après la chanson précédente. Lui succède " la nuit " qui se fait plus électro et cadencée. Histoire d’un amour fusionnel interdit, l’amour ne semble décidément possible que contrarié ou contrebandier chez CALYPSO ; " les remords s’envolent avec la nuit… ". Ceci est confirmé avec les échanges introductifs de " tes mots ", " un morceau, vous savez, quand vous avez l’impression qu’on vous prend vraiment pour un con… mais que c’est trop tard ". Les paroles sont encore lourdes, "comme une belle claque sur la joue droite " les mots se font châtiments corporels, " faudra pas pleurer quand je te donnerai raison, t’auras beau me dire, tous tes mots les plus cons, mais "… Cette difficulté dans les relations humaines est également présente dans " Apprivoisé ", " tu es et restes impossible à apprivoiser […] j’adore mais j’abdique ". La pop électro rend la chanson plus légère et transforme ces paroles en vie anodine.
Le temps de présenter son groupe, les " garçons sont gentils " mais les filles sont " méchantes "… sur la chanson " méchante fille ", elle invite le public à danser. Les paroles alternées " méchante fille / gentil garçon " scandées comme un light motiv insensé donnent effectivement envie de danser. CALYPSO annonce son dernier morceau, " une amoureuse un peu étrange ". " Je t’aime encore mais pas seulement, […] je t‘aime quand tu t’endors, que tu gis comme un mort ". cette chanson construite autour de l’anaphore " je t’aime " comme une ritournelle, " heureuse mais malheureusement amoureuse "… Les textes parfois susurrés ne semblent pas si noirs en live avec un backing band excellent qui groove parfois, à d’autres moments électrise. La chanson finie, le groupe remonte dans les loges mais la soirée est trop courte et sans première partie, le set a un goût amer de trop peu. Le groupe revient ensuite pour rejouer " le jour " en version plus rock cette fois-ci.



Set-list :
1. Baignade
2. Vis à vie
3. Cannibale
4. Le jour
5. La faute
6. La nuit
7. Tes mots
8. Apprivoisé
9. Méchante
10. Amoureuse
Rappel :
Le jour

Nous échangeons quelques verres au bar avec l’artiste, son groupe et son manager.
Merci à Calypso Valois pour sa disponibilité, Florian Leroy pour les échanges nostalgiques " Asyl/Lescop " aux francos 2004 et Rafael le bassiste qui officiait dans un groupe Ska…


(Review et Photos réalisées par Djaycee)

<<< Retour >>>