CABARET VERT 2017
Charlevilles-Mézières le 24, 25, 26 et 27 août 2017
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Le " plus petit des grands festivals " vient tout juste de s’achever et le Square Bayard de Charleville-Mézières est déserté après avoir accueilli plusieurs dizaines festivaliers pour plus de 50 artistes. Quatre jours de concerts intensifs avec autant sinon plus d’afters et nuits blanches sur le camping : pas de doute, le Cabaret Vert a tout du grand festival ! Alors oui, Charleville-Mézières, c’est pas Paris ni même une autre grande ville. Du coup, la première impression en pénétrant le parking festivalier, c’est ce contraste entre ce " village " et la taille du site qui va étonner. Du coup, comptez 15 bonnes minutes pour relier la zone parking à l’entrée camping.

Un passage au pays des tentes être dans le mal dès le lendemain :

Ceci étant fait, délivrance ! Deux campings s’offrent à vous :
- le DORMEUR DU VAL, qui porte mal son nom, puisque c’est le plus remuant. Il se situe juste à côté de l’entrée aux scènes. Les individus y campant y ont soif de festivités et d’autres spécimens se sentent obligé de crier leur spiritualité le plus fort possible ;


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - L’entrée du Camping 1


- l’autre, bien plus loin dans la ville, c’est la VIEILLE MEUSE, et on y dort bien plus facilement !


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - Un camping tranquille peut en cacher un autre…

Quoi qu’il en soit, les deux sont payants mais très abordables. L’entrée du premier s’y fait une fois passée une barrière de vigiles accueillants qui ont le bon goût de ne pas faire de zèle quand on est chargé comme Depardieu en Russie. D’ailleurs, l’accueil très « local » fait qu’on a directement l’impression d’être chez soi.

Pour les galériens qui ont du mal à déployer leur tente, la " Deca Team " (le crew Decathlon) circule de temps à autre pour donner un coup de main, armée des meilleures vannes :
" - Tu connais la blague du nombril ?
- Non ?!
- Bril ! "
Mais ce n’est pas tout, puisque sur le camping 1 se trouver le " Deca Camp " où tu peux acheter du matériel au cas tu n’as pas envie de t’encombrer d’artefacts de camping en arrivant / repartant. Astucieux !

Et maintenant que tu es installé, il ne te reste plus qu’à faire la fête. Comble de chance, le camping comporte pas mal de bonus, comme ce grand chapiteau, chef-lieu du joyeux bordel nocturne où se mêlent DJ, diffusion de sons à blinde, picole, et nourriture. Si bien que le premier soir, à danser sur les table, on déplorera une jambe cassée (minimum). Pauvre Marine.
Un peu plus loin, c’est une enceinte sur pied qui diffuse ses morceaux hypnotiques où bien acides, à l’image du messie qui fait se rassembler autour de lui ses brebis égarées et déjà particulièrement arrachées !
Toujours sur le camping 1, on peut se rendre à un grand espace en plein air, sponsorisé et surveillé par la très détendue équipe Pelpass qui prendra même le temps de te mettre une douille au badminton, au mölkky, aux échecs géants et autre ping-pong sur tables de kermesse. Si tu as de la chance, tu es même là au moment du ventri-glisse ! Alors pour un moment détente, sport ou jeu de société (à l’ombre s’il vous plaît !), c’est l’endroit idéal !


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - Heureux dans la piscine du ventri-glisse.


Du côté des commodités, le Cabaret Vert met un point d’honneur à remplir ses engagements écologiques. Les toilettes sèches, ça sent vite mauvais, mais il n’y est fait aucun gaspillage d’eau et les festivaliers pour lesquels des pots et de la sciure sont mis à disposition en illimité, semblent plutôt respectueux des lieux. Et puis, les toilettes cabines plastiques attaquent aussi très rapidement les narines…
Les douches, elles, sont en dur. Mais vraiment. Les cabines, toujours propres, permettent d’avoir une intimité rare en festival, mais le gros bémol sont que ce sera 5 jours d’eau totalement froides qu’il faudra supporter… Heureusement que le temps était au rendez-vous, sinon les queues n’auraient sûrement pas été aussi longues en heures de pointes. Et n’y voyez aucun jeu de mots…

Et que serait un bon festival sans sa horde de poivrots ou de défonceman ? Le Cabaret Vert a prévu de quoi aider quiconque est dans le mal ou s’est blessé, via un espace " Sapeurs Pompiers " qui va s’avérer aussi utile qu’indispensable.

Enfin, passons du nécessaire au confort puisque des nombreuses bornes de recharges à téléphones portables se trouvent à l’entrée du camping, non loin des scènes. C’est donc idéal pour passer devant juste avant d’aller sur le site du festival où le réseau est correct, le téléphone chargé à bloc.


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - L’entrée aux concerts


Et puisque la visite du festival est faite, nous allons vous parler concerts, pour vérifier si les pronostiques que le Nawak Posse vous avait proposé été providentiels !


La découverte du camping et de ses multiples bonus ayant été faite, la bière étant acquise, il est grande temps de prendre sa première dose, shoot constitué d’un grand nombre de têtes d’affiches dès le premier soir. Risquons-nous l’overdose musicale ? Rien n’est moins sûr !


Jeudi 24 août : de l’amour à la haine :

THE NOFACE - Scène Zanzibar :
Ouvrir un festival, c’est jamais facile. Surtout sur la scène Zanzibar, soit la plus grande du Cabaret Vert. En entrée en matière, on y retrouve la bande aux tronches en X et à la gracieuse chanteuse camerounaise. Alors bon, mon problème, c’est que le rock consensuel bien frenchy, c’est pas mon truc, encore moins quand la chanteuse se place souvent vocalement mal. Mais l’énergie est là, la frontwoman est à l’aise avec un public pas encore très chaud. Sa joie de vivre l’emporte sur ce côté calibré grand public, et le reste du groupe n’est pas en reste niveau aisance scénique. Ça bouge sur scène, ça joue avec le public, le " style " SKIP THE USE qui se ressent largement ne me captive pas du tout mais me fera parfois penser au rock plus burné de THE DUKES, excellent groupe qu’on regrette de ne pas voir plus souvent en tournée.
Donc, sans être une bonne surprise, THE NOFACE n’est pas juste un SKIP THE USE bis, même si également mou. C’est aussi une évolution un peu plus intéressante d’un groupe qui arrive, de temps à autre, à faire oublier le côté si aseptisé du " rock français ".


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - X à la basse pour THE NOFACE


LONDON GRAMMAR - Scène Zanzibar :
La nuit commence déjà à tomber, il n’est que 21h et le trio britannique entre en scène. L’écran géant en back s’allume et inonde le public d’une lumière douce. Ne connaissant que très peu le groupe, je ne m’attendais pas à une telle baffe. La sublime Hannah Reid fait sortir une voix tellement assurée et poignante qu’on ne peut être qu’ébahit. C’est poétique, serein et tellement nostalgique à la fois. Le côté post-rock conféré par la délicate guitare vient achever la magie du moment lorsqu’il ne s’agit pas d’une déferlante émotionnelle que la charismatique égérie à la veste " Birds Of Paradise " vient créer en s’installant au piano. Et ne parlons pas de " Wasting My Young Years " qui sera scandé par le public au complet. Bouleversant.
Cette voix, cette atmosphère, ce moment, ce concert, c’était juste incroyable. La baffe se finit sur un morceau rock plus énervé. Il n’y avait pas de meilleure conclusion que ce feu d’artifice musical. LONDON GRAMMAR, une tuerie !


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - L’émouvante Hannah Reid


CYPRESS HILL - Scène Zanzibar :
La soirée est déjà bien amorcée et c’est avec peu de motivation que je décide de rester voir l’emblème du gangsta rap US. La faute à un live peu probant il y a quelques années, où les percussions bouffaient complètement B-Real, Sen Dog et le DJ. Et comme ils sont présents chaque année à la plupart des festivals, ç’aurait pas été grave si ça n’avait pas été bon.
Et en fait, dès " When The Shit Gœs Down " on constate que le son est au poil et que le groupe est en condition olympique. Le set est aussi massif que festif, à coup de " How I Could Just Kill A Man " dont la deuxième partie va être un hommage à la version reprise par RAGE AGAINST THE MACHINE, soit une version rock interprétée par CYPRESS HILL. Le contraste avec " Roll It Up, Light It Up, Smoke It Up " et " I Wanna Get High " sur lequel le duo de chanteurs suivent leurs paroles d’acte va créer un contraste d’ambiance assez marrant. Et pour le reste de la soirée, on aura droit qu’à des titres cultes aussi bien pour les fumeurs d’herbe, tels que " Dr. Greenthumb ", " Hits From The Bong ", " Insane In The Brain ", " Throw Your Set In The Air ", " Boom Biddy Bye Bye " que pour les fans de musique latine ou cubaine avec " Latin Thugs ", " Tequila Sunrise " ou enfin les amateurs de morceaux plus furieux, tels que " Cock The Hammer ", " I Ain’t Going Out Like That " et surtout l’excellent " (Rock) Superstar " qui clôture leur set. CYPRESS HILL va garder le public en haleine tout du long, par exemple lorsque chaque MC s’approprie un des deux côtés du public pour les mettre en concurrence. Ou alors avec ces deux solos de la part du DJ et du percussionniste.
Au final, avec peu de moyens scéniques, le groupe occupe la scène avec beaucoup de présence, sans avoir à particulièrement bouger. CYPRESS HILL vieillit comme un bon vin, plus en phase que jamais avec son auditoire, n’hésitant pas à leur témoigner beaucoup leur gratitude. C’est beau !


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - Sen Dog


CASHMERE CAT - Scène Illuminations :
Ayant débuté pendant CYPRESS HILL, je viens voir le producteur à la casquette + cheveux longs en plein set. Balançant des morceaux d’électro frais aux sons ovniesques, sa prestation oscille entre ambiance club et chill hop. Le jeune Norvégien prend son pied sur scène, mais son live ne se voit agrémenté d’aucun invité alors que chacun de ses morceaux intègre un featuring. C’est sacrément dommage…
Alors si son apparition est chouette, enveloppé dans sa lumière parce que sa musique est revigorante, il manque quelque chose qui vient marquer le moment plus qu’un passage à Charleville simplement bon. Le live de CASHMERE CAT est à prendre comme un petit moment de répit avant le clou de la soirée qui s’annonce épique. Voir carrément éprouvant…


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - CASHMERE CAT


DEATH GRIPS - Scène Illuminations :
À l’inverse de CASHMERE CAT, le concert des DEATH GRIPS est compact. Trop compact. Leurs morceaux qui ont tendance à beaucoup glitcher et à bien exploiter le filon des fractures rythmiques s’enchainent sans aucune pause ! Du coup, même les singles les plus " accessibles " tels que « Guillotine » sont un peu noyés dans une violence presque excessive qui va empêcher de rester totalement dans le concert aux allures de performance. Pourtant, avec ce batteur si talentueux aux rythmiques rock frénétiques, ce chanteur tellement direct et animal et ce joueur de synthé à fond dans son live, on n’était à pas grand du live d’anthologie.
En boule d’énergie faussement incontrôlable, le brutal golem DEATH GRIPS se prend un effet boomerang : trop dans l’excès, une partie du public déjà assez fatiguée et éprouvée par des heures de musique live s’en vont, des relents du hip-hop rock expérimental leur sortant par les oreilles. Pour ma part, je suis resté jusqu’à la fin juste pour savoir s’ils allaient être encore plus excessifs, et finalement, non.


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - Le rouleau compresseur DEATH GRIPS

En bilan de cette première soirée, on ne peut qu’être impressionné par la qualité de la prog qui a regroupé en un jeudi, une multitude de têtes d’affiches de qualité pour des genres bien distincts. Ce petit pot-pourrit n’augure que du bon pour la suite !


Vendredi 25 août : du rock, sinon rien !

DIRTY DEEP - Scène Zanzibar :
Ils sont 3, ils sont alsaciens, ils ont au maximum la trentaine mais ont choisi de faire un blues aux effluves old school modernisé par Victor, le fondateur de cet ancien one man band qui a gonflé en quelques années seulement. Plus jeune membre, il combine guitare du bayou, harmonica de Louisiane, et chant des bars enfumés, accompagné d’une basse et d’une batterie orientée rock classique. Les gaillards sont jeunes, mais semblent aussi à l’aise qu’un groupe ayant écumé des dizaines de gros festivals.
Ce live épuré est un honneur pour le blues et donne à chaque seconde l’envie de bouger la tête. Sans artifice scénique, sinon un backdrop arborant le nom du groupe, le trio convainc et s’il est jeune, s’avère très prometteur !


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - DIRTY DEEP


TURBONEGRO - Scène Zanzibar :
Un morceau épique retentit. Une tribu de rockeurs aux allures de matelots peu recommandables s’immisce sur scène avec une décontraction désinvolte. Le groupe entame un set de power punk rock assez efficace qui tape droit au but, sans fioritures. Ça me fera pas mal penser à une fusion entre THE HIVES et DROPKICK MURPHYS en un peu plus violent, et sans ce côté irlandais. Portant bien son nom, le groupe ne fait que de rares pause pour s’adresser de manière absurde au public.
Finalement, ce live passe très rapidement, les morceaux étant catchy et super entrainants. Ce sera le moment décomplexé du Cabaret Vert, avec son petit medley de morceaux de QUEEN version punk en prime.


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - Coucou public, embarquez dans notre bateau TURBONEGRO !


KORN - Scène Zanzibar : KORN, c’est un peu une raison qui se suffit à elle-même pour venir à un festival. Tu sais, ces héros de mon adolescence qui se sont essayés à la dubstep après avoir eu une instabilité de line-up. Et qui s’y sont cassés les dents. Mais si ! Ce mythique groupe qui pouvait construire 3 énormes best-of avec ces 6 premiers albums et peut-être (péniblement) un seul avec les 6 suivants. Aujourd’hui, une décennie après avoir été continuellement déçu, je me dis que ce serait comme revoir sa première copine, avec le lot de choses marquantes que ça implique, et ce lot de casseroles, aussi.
Et en fait, le KORN du Cabaret Vert, c’est un peu l’essor inespéré du groupe qui reviendrait sur ses erreurs de parcours, permettant à un ancien fan bienveillant de vivre un concert qui va au-delà de ses espérances. Du coup, la setlist défile à une vitesse incroyable, Jonathan Davis s’imposant comme le daron du metal le temps d’un concert. On y retrouve tous les inévitables : " Blind ", " Shoot And Ladders ", " Got The Life ", " Somebody Someone ", " Make Me Bad ", " Y’all Want A Single ", " Falling Away From Me " ou " Here To Stay ". En fait, le groupe jouera plus de 90% des albums qui ont tant marqué la génération néo metal, et c’est carrément jouissif ! Le groupe n’a pas pris une ride, et le line-up revenu à son origine excepté concernant David Silvera régal par la fougue intense qu’il dégage. Et aussi parce qu’un Jonathan Davis survolté génère une empathie incroyable lorsqu’il s’adresse au public.
Alors ça peut paraitre bête et anecdotique, mais les Californiens viennent de retrouver un fan qu’ils avaient perdu, déçu par 10 ans de créativité discutable.
Un grand moment de metal !


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - Jonathan Davis


SOULWAX - Scène Zanzibar : Deuxième grosse claque de la soirée : les SOULWAX. Le trio belge s’est agrandit pour être presque autant que Slipknot sur scène. D’emblée leurs puissants morceaux sonnent comme du KRAFTWERK avec plus de percussions, ce qui parait logique quand on voit le trio de batteurs entouré d’autres percussionnistes : " Missing Wires ", " Conditions Of A Shared Belief " ou l’incroyablement psychédélique " Is It Always Binary ". Et justement, le live contraste avec les albums par le punch et la précision rythmique chirurgicale que ça apporte à des morceaux qu’on a plus tendance à écouter pour leur impact mélodique. Et ne boudons pas cela, car le son est au poil, et visuellement, c’est également une grosse claque. Décor cubique blanc métallisé, idem pour les instruments et vêtements, synthés du futur, tables de mix déguisées en ordinateurs « armoires » des années 50, tout fait industriel, presque clinique. Le live ne baisse jamais d’intensité et les écrans géants nous permettent de savourer à fond tout ce qui se passe sur scène. Parce qu’autant de monde avec autant d’instruments étranges, c’est pas si simple à suivre. Les frangins Dewæle sont au centre de la scène, entourés des synthés, du bassiste et machines à sons du futur / passé, eux même surplombés de ces trois batteurs dans leur « cube » qui auront la part belle à des moments clés. Je parle de ces moments où ils seront seuls à jouer en osmose, jouant l’un exactement avec l’autre, ou en complément pour maintenir ce concert captivant. On a l’habitude de très bons batteurs, mais LA batteur a une frappe rock tellement propre que ç’en est déroutant. Ce seront également eux qui vont marquer la clôture du concert en amenant tout le groupe vers une tempête d’énergie croissante lors du dernier morceau où tout le monde se donne à fond.
Bref, difficile de retranscrire à quel point cette prestation est grandiose mais pour l’instant il s’agit du concert le plus travaillé et le plus complet du festival, à cause de l’alchimie entre musiciens, de la qualité de la setlist faite pour galvaniser le public, et surtout cette mise en scène qui veut nous perdre entre passé et futur. Génial SOULWAX !


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - L’époustouflante batteur de SOULWAX !


CARPENTER BRUT - Scène Illuminations :
L’ambiance est creepy, quasi chaotique, avec ces sonorités propres à la synthwave. La lumière pourpre inonde la scène et un énorme écran diffuse des passages de films qui paraissent nanardesques ou au minimum absurde. Ça ou des symboles occultes couleur rouge sang. Des flashs lumineux et barres de néons découpent la silhouette d’un trio qu’on ne voit jamais réellement. Ceci dit, ils nous donnent assez d’indice pour comprendre que nous sommes face à une formation plutôt metal, la flying V et les cheveux longs du guitariste en attestent. La musique est violente mais la sauce synthé des 80’s confère une dimension légère à cette brutalité dont les beats sont si appuyés. Finalement, l’univers CARPENTER BRUT fait lui-même penser à un long-métrage vintage et horrifique de série B, ou à la BO des extraits diffusés en arrière-plan. Les allusions à PERTURBATOR, à KAVINSKY ou à JUSTICE sont également évidentes. D’ailleurs, on ne sort tellement jamais de cette ambiance que le défouloir se termine sur la cover ultra pêchue " She’s A Maniac " de FLASHDANCE, totalement dans le ton… Le public part complètement en cacahuète vu l’intensité du morceau, des lights, du moment.
C’était impossible de mieux terminer le vendredi soir que sur ce sport musical. CARPENTER BRUT s’impose comme bien autre chose que juste un groupe qui joue un concert, mais comme une expérience audiovisuelle riche, mettant à l’honneur une version moderne des années 1980.


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - Découpage d’ombre à la CARPENTER BRUT

Mais comment égaler deux jours de folie sonore qu’ont été jeudi et vendredi ? La prog du samedi ne m’attire pas franchement, et dimanche est la journée " light ", se terminant à 22h30 du soir et non plus à 3h00 du matin. Alors messieurs dames les artistes, va falloir faire fort !


Samedi 26 août : des têtes d’affiche " mainstream ", sinon rien !

FRANZ FERDINAND - Scène Zanzibar :
Jusqu’à cette heure tardive de la soirée, rien n’aura été scotchant. C’était sans compter le débarquement des Écossais de FRANZ FERDINAND. Le rock est à l’image des rockeurs : mouvant mais finalement simple. Percutant et ingénieux mais épuré. C’est mélodique et prenant tout en restant doux. Et on se rend compte que beaucoup de leurs morceaux ont été diffusés à la radio… il y a un paquet d’années. On se prend un coup de vieux, mais ça fait du bien de vivre ça en live, de connaitre la plupart des morceaux comme si on avait soi-même choisi de les écouter à l’époque (tandis que les médias rabâcheurs ont fait le travail). Qui n’avait pas envie de voir " Take Me Out " en vrai, franchement ? La musique est sincère, le live sans artifice et le quintet fait contraster son humilité avec sa notoriété mondiale.
Autant de simplicité pour une succession de hits qu’on connait tous par cœur sans même le vouloir forcément, c’est finalement assez touchant. Et sans être LE concert de cette édition, FRANZ FERDINAND a marqué pas mal de points dans la boîte à souvenirs.


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - Alexander Kapranos, alias le chanteur volant


JUSTICE - Scène Zanzibar :
Qui ne connait pas l’un des plus grand phénomène électro au monde ? Bon, j’avoue, moi très peu. Du coup, cette tête d’affiche est la plus grande curiosité du festival. Le duo commence son concert dans une prison de faisceaux lumineux blanc, sur de l’électro hargneuse aux allures de disco funk avec cette basse qui claque tant. La montée est incroyable, et finalement ça pète et le dancefloor s’enflamme de la manière la plus radicale de ce Cabaret Vert. Le public est tellement motivé qu’on comprend qu’ils sont l’une des principales raisons de la venue au festival pour la plupart. Le duo se fera face pendant tout le live, ayant pour acolytes une quantité incroyable d’imposants spots, écrans leds (même sous la plateforme sur laquelle ils se trouvent) et des amplis Marshall qui s’illuminent. Tout cela va créer une ambiance à la fois festive et inquiétante pour un concert aussi jouissif qu’agressif. Les morceaux sont inquisiteurs mais idéals pour enjailler un par-terre de maggots qui ne peut que prendre son pied. On aura évidemment droit à des morceaux tels que " Genesis ", " Stress ", " Pleasure », " Heavy Metal " ou " D.A.N.C.E. " qui raviront fans comme néophytes. Le groupe n’hésitera pas à faire des mashups inédits, combinant leurs propres morceaux avec finesses pour faire des allusions à leurs titres phares tout en empiétant pas sur le temps qui leur est alloué. Au final, l’hystérie collective déjà bien exacerbée à mesure que les tracks s’enchainent atteint son comble lorsque Xavier prend un long bain de foule pour serrer la paluche à ses fans. Un grand moment aux augures de victoire sportive.
Difficile de dire s’il s’agit de la prestation que j’ai préféré. Mais la qualité du show - aussi bien concernant un groupe qui a su chauffer à blanc plusieurs milliers de personnes en même temps avec une facilité déconcertante, que de l’extraordinaire stage design ou du son au poil - en fait l’une des meilleures de cette année, c’est indéniable !


© So Me - JUSTICE


VALD - Scène Zanzibar :
Le petit Valentin a eu l’une des carrières de rappeur les plus fulgurantes de France. Que ce soit sur disque ou sur scène, le blond est le roi de la désinvolture et de la nonchalance. Accompagné d’un chauffeur de scène qui va chantonner de temps à autre, notre héros aux lunettes de soleil portées en pleine nuit s’introduit avec " Bonjour ". Quoi de plus logique, sinon d’accompagner cette introduction avec un BONJOUR lumineux en guise de décor ? Dès lors, de mes souvenirs, il est celui pour lequel le public pousse le plus la chansonnette, s’en est carrément impressionnant. Chaque interlude est une excuse pour gentiment feinter son public, lui demander de lui envoyer de la weed avant " J’me Drogue Pas " par exemple. Les deux MC sont efficaces et effacent presque DJ Mercus qui va peut-être un peu trop abuser en samples de bruits de flingues, et de " Agagagartha ! " à la ricaine… Même si on peut deviner qu’il s’agit d’un bon gros troll. On retrouvera beaucoup de morceaux cultes comme " Mégadose ", " Blanc ", l’étonnamment touchante " Je T’Aime ", ou " L.D.S. ". D’autres attestent d’un des concert les plus interactif, avec celui de CYPRESS HILL, où le public est en contact direct avec VALD. Par exemple, sur " Ma Mailleure Amie ", il laisse son public chanter à sa place, ou lui demande d’allumer la torche de leur portable sur " Selfie "» qui termine en violente version trap.
À mon grand regret, même si le concert était intensément bon, notre sale gosse à beaucoup misé sur " Agartha ", quitte à en oublier " Shoot Un Ministre ", " Poisson ", " Urbanisme " et surtout " Par Toutatis " qu’il avait une forte tendance à incorporer à son set il y a encore quelques mois.
Reste que c’est la troisième fois que j’ai la chance de le voir, et c’est à chaque fois meilleur. Alors, ce type est-il le génie décrit par toute sa génération ? Peut-être, ou pas, mais en tout cas, c’est un showman exceptionnel qui prolongera son show après l’heure du dodo pour faire plaisir à son public. Merci VALD !


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - L’empereur VALD


La soirée se termine, et je constate que la qualité l’a emporté sur la quantité, ayant mis du temps à trouver un groupe comme FRANZ FERDINAND qui a réussi à me garder avec eux tout le set, ce qui est d’autant plus difficile que je n’ai jamais écouté leur discographie par moi-même. En fait, on peut résumer cette journée à celle dédiée aux têtes d’affiches les plus largement diffusées sur les médias nationaux et internationaux. Comme quoi, le « mainstream » peut aussi valoir le coup !
Quoi qu’il arrive, il ne reste plus que la " petite " journée du dimanche, sous le signe du chill !


Dimanche 27 août : de la douceur, sinon rien !

FKJ - Scène Illuminations :
Le Tourangeaux qui se fait appeler French Kiwi Juice est sans aucun doute l’artiste découvert le plus récemment par le public de toute la programmation. Poly-instrumentiste prodige, il se produira seul, preuve d’un sacré courage ! Il débute son set de manière un peu hésitante, passant de la guitare au synthé, à la basse, puis au saxo. Voyant que la sauce prend, on le voit s’ouvrir, prendre ses aises, être de plus en plus à fond dans son live. Gros respect pour cette heure de concert sans aucune fausse note, pour ces solos et ces impros qui témoignent d’un niveau technique extraordinaire ! Malgré un paquet de morceaux en featuring où les artistes tiers manquent à appel, il ne se gêne pas pour jouer le duveteux " Tadow ", utilisant comme à son habitude un looper pour que toutes les lignes mélodiques s’entremêlent avec douceur. Il en va de même pour " Drops " ou " Losing My Way ", l’un des morceaux où il montrera ses talents rythmiques à la basse. Étrangement, alors que " Lying Together " me semble être son morceau emblématique, sur scène il donne envie de bouger mais ne fait pas autant d’effet que beaucoup d’autres passages de la setlist. Reste que c’est un sacré moment de tendresse, de prouesse et de sensualité.
Ce gars a un feeling difficilement égalable avec ses instruments, et le voir sauter de l’un à l’autre sans jamais se perdre est super plaisant. Un live d’une sincérité rare qui marquera les esprits du Cabaret Vert 2017.


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - FKJ au complet


CATHERINE RINGER - Scène Zanzibar :
Bon, j’avoue ne pas spécialement connaitre la leader de RITA MITSOUKO en dehors de ses hits intersidéral avec son défunt groupe. C’est justement pour ça qu’il est intéressant de voir si elle se défend aussi bien sous son propre nom. Alors, s’il fallait résumer la prestation en un mot : bizarre. Si la charismatique chanteuse porte maintenant quelques signes de l’âge, il est émouvant de voir qu’elle n’a pas perdue de sa verve créative, balançant des morceaux doux et tendres mais finalement assez difficile à décrypter. On pensera à " Vive L’Amour " avec ses passages étranges au synthé qui s’emballe, à " Yalala " où elle semble entrer en transe sur de de la surf pop au refrain quasi psychédélique, ou encore à " Punk 103 " avec ses sonorités volontairement kitsch. On reconnaît le style de cette femme qui n’hésite pas à sortir des sentiers battus pour un résultat simple mais unique. C’est d’autant plus émouvant qu’elle va s’autoriser à piocher dans le répertoire des RITA MITSOUKO, avec la bouleversante " Marcia Baila ", ou la plus enjouée " Andy ".
Au final, je ne m’imaginais pas rester si longtemps devant cet orchestre et cette femme dansante. Ce qui est admirable, c’est qu’elle est encore tellement dans son délire après une carrière de plus de 30 ans ! Et même si le public ne bougeait pas beaucoup, on ne pouvait qu’en prendre une infinitésimale partie en délit de fuite. Toujours aussi étonnante et agréable la CATHERINE RINGER !


© DarkRoom pour le Cabaret Vert


PETIT BISCUIT - Scène Illuminations :
C’est l’heure des " au-revoir ", la soirée la plus courte de cette édition touche à sa fin. Le minot déjà célèbre dans le monde entier a pour mission de clôturer le Cabaret Vert, et autant dire qu’on a tous envie d’un dernier moment d’anthologie. Après un FKJ très probant, on découvre un PETIT BISCUIT au live très épuré. À l’image de sa musique minimaliste, il a fait le choix d’une scène sans artifices presque : quelques sunstrips, un peu de lights additionnelles, un écran géant et c’est tout. Il occupe le centre de la scène, entouré de ses quelques instruments et balance ses titres les plus emblématiques tels que « Sunset Lover ». Mais si la musique est bonne (bonne, bonne) le concert est un poil mou (mou, mou). Peu de rebondissements malgré la vidéo, seuls des morceaux inédits qu’on n’a pas encore pu écouter viennent donner un intérêt certain à cet adieu.
Alors, si Mehdi a un talent indéniable et une incroyable humilité, ce qui est tout à son honneur, je suis un peu déçu que le festival se termine comme ça, sans une fin plus dingue qu’un morceau culte. Peut-être est-ce prématuré d’en demander plus à quelqu’un qui sillonne les routes tout en ayant encore à choisir son cursus post-Bac, mais j’aurais aimé quelque chose de plus complet et de moins routinier.


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - PETIT BISCUIT, petit final…


Les hostilités musicales sont désormais terminées, et j’ai l’étrange sensation de rester sur ma faim ce dimanche soir à cause d’une ultime soirée un poil moins captivante que les autres. Ça et l’horaire de fermeture des portes se faisant de bonne heure. En fait, on constate la forte propension de têtes d’affiches les deux premiers jours, un peu moins le troisième et peu en ce jour dominical. Elles ne font pas tout, ce n’est pas ce que je sous-entend, car ce n’est pas ce que je vais voir aux Eurockéennes par exemple, juste que le Cabaret Vert les a particulièrement bien sélectionné et celles-ci ont été incroyables sur scène cette année. Même CYPRESS HILL qui avait été décevant quelques années plus tôt, ou JUSTICE qui avait eu un son exécrable dans un autre festival il y a peu, ont été exemplaires dans tous les sens du spectacle !
Alors loin d’être amer, et plutôt pressé d’être à l’année prochaine, la pente de kiffe musicale a été descendante pour ma part, même si chaque jour avait son lot de pépite.
Mais globalement, la programmation était imparable, bravo le Cabaret Vert !


Les " à côté " :
Le festival du Cabaret Vert, c’est de la musique dans un cadre verdoyant et écologique, un festival à taille humaine avec l’ambiance qui va avec, mais c’est également un lieu de découverte et d’échange entre artistes et festivaliers. Depuis 13 ans, l’éco-festival nous propose, en plus de la musique, du théâtre de rue, des expositions en tous genre (peinture, graff, etc…), de la BD et des projections vidéos. Et cette année ne déroge pas à la règle. Situés sur le site des concerts, non sur les campings, ces espace sont ouverts à tous mais à des plages horaires précises.

L’espace BD - à côté de la scène Zanzibar - ouvert les journées du samedi et dimanche :
Cette année, les bulles représentent la science-fiction. L’espace est assez impressionnant et fait penser à un lieu de convention en plus naturel. S’il y a du monde aux tables, l’homme à l’honneur est Fred Duval qui est scénariste pour beaucoup d’illustrateurs également présents. On pourra découvrir des bande-dessinées aux dessins réalistes, dont « Jour J » qui, si je l’ai bien compris, part de faits réels pour déboucher sur des suites et conclusions alternatives fictives.
Mais ce n’est pas tout, puisqu’il était possible d’y déguster l’exposition « Captain Biceps » dont les auteurs ne sont autre que Tébo (Samson Et Néon) et Zep (Titeuf) présents pour l’occasion ! Leur personnage, véritable entonnoir en muscles, ersatz d’un Flash Gordon décalé, fais vivre des cases où se côtoient d’autres personnages cultes de la BD. Et ça finit bien souvent avec un pain dans la gueule… Aussi efficace pour les petits que pour les grands, l’exposition m’a personnellement beaucoup faite marrer et m’a permise de découvrir une série de bande-dessinées dont je n’avais jamais entendu parler, en dépit de la notoriété de ses auteurs.


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - Une illustration faite en live.


L’IDéal Cinéma - face à l’espace BD - ouvert tous les jours 1h après l’ouverture des portes :
Mon Dieu, qu’il était difficile de ne pas rester scotché dans l’une des deux salles de projection tant le lieu était confortable ! Après avoir enfilé son casque sans fil, à vous de choisir lequel des deux programmes vous vouliez voir, votre présence là-bas n’ayant de limite de temps que l’ouverture et la fermeture du cinéma. Les deux salles sont en fait séparées en deux par deux écrans dos-à-dos. Il y fait sombre et les moelleuses banquettes jonchées de coussins et autres poufs accueillants incitaient à prendre racine, si bien qu’un dénommé Pierre s’est endormi et a failli être évacué pour rendre son casque disponible. Des sièges classiques étaient bien entendu disponibles.
Chacun des deux écrans était destiné à deux programmes différents :
- l’écran 1 : les programmes longs de plus d’une heure ;
- l’écran 2 : les courts-métrages et clips divers (Disiz, Eminem, Justice, ou un étrange collectif déguisé en cochons nommé PANG).


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - L’IDéal Cinéma


Le Temps Des Freaks - à côté de l’espace BD et cinéma - ouvert tous les jours dès l’ouverture des portes :
Cet espace aux allures de cirque en plein-air accueille tout ce qui est en rapport avec les arts de rue : le théâtre de rue, des spectacles en tous genres, des jeux et animations dans un cadre plutôt insolite puisqu’il s’agit de petits chapiteaux, de roulottes abritants des happenings comme des spectacles de marionnettes. Cela fera bien évidemment penser au cirque autant qu’aux fêtes de rues. Dépaysement garantie !


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - Mégateuf !


Le Dancefloor Temps Des Cerises - à l’entrée du festival - ouvert tout le temps :
Il s’agit de la 3ème " scène " du festival où se relaient les collectifs de DJ RASPECT CREW, BACK IN TIME et POPCORN PARTY. C’est dans cet espace féérique, sorte de serre fleurie sous arceaux boisés et décorés qu’il sera possible de danser sur des rythmes reggaes, cubains, afros et latinos. Les gens y ont la banane au visage, d’autant plus lorsque les brumisateurs s’activent sous un soleil de plomb.


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - Bouge ton boule au Temps Des Cerises !


Si avec tout ça, vous avez pu vous ennuyer un temps soit peu, c’est que c’était votre objectif… Je ne vais pas non plus vous faire le tour des nombreux stands de victuailles et boissons, mais juste vous mentionner pour chacun celui qui était incontournable :
- Le Bateau Ivre : le bar à bières belges situé juste en face de la scène Zanzibar, idéal pour les enchaîner sans perdre une miette de concert !
- Le Croque Maroilles : la coïncidence fait qu’il est placé juste à côté du Bateau Ivre. Imagines un panini gros comme l’avant-bras, remplit de Maroilles à ras bord ! Le rêve…


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - Y’a pas qu’le gras dans la vie…


Pour terminer avec une mention spéciale, il faut bien évidemment évoquer l’espace " info " et son crew en or. Il est pile en face de la scène du Temps Des Cerises, aussi appelé l’espace " galère ". Tu es perdu ? Ils te sauveront. Tu as perdu quelque chose ? Bon là, ça va dépendre… Tu veux des goodies ou la gazette du festival ? Ils l’ont. Tu veux recharger ton portable ? Ils ont une prise pour toi. Tu veux organiser un covoit’ parce que tu t’es vachement bien préparé ? Ils ont un tableau prévu à cet effet !


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - Devant le point " info " et recharge de portables.


En verdict final, ayant écumé un grand nombre de festival, cela faisait longtemps que je n’avais pas vécu une expérience aussi riche et compacte en moments forts. Que ce soit musical ou récréatif, pour un festival ne drainant pas tout-à-fait 100 000 personnes, il représente à mes yeux ce qui se fait de mieux. Et le mieux, c’est qu’il respecte l’environnement.
Alors tonnerre d’applaudissements pour "le plus grand des petits festival " !
À l’année prochaine j’espère.


© DarkRoom pour le Cabaret Vert - Face à la scène Zanzibar.


(Review réalisée par Ben)

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