STUPEFLIP + ZENZILE + DAISY BOX + STWC
Paris Place Denfert-Rochereau
(Le 21/06/03)


Arrivés vers 18h30 place Denfert-Rochereau, les STEREOTYPICAL WORKING CLASS sont déjà en place mais pour la balance. Une fois la balance terminée, ils jouent deux morceaux et les quelques fans déjà présents en demandent une troisième. Les STEREO ne se lâchent pas, il faudra attendre leur set pour voir les vrais STEREO en action. Le concert ne commençant pas avant deux heures, il fallait attendre.

Les STEREOTYPICAL WORKING CLASS sont à nouveau sur scène mais cette fois-ci pour de bon, la place Denfert est bondée ce qui paraît étonnant car les STEREOTYPICAL WORKING CLASS à la notoriété naissante évoluent dans un milieu musical plus fermé par rapport aux STUPEFLIP qui sont la tête d’affiche du plateau Fair/Ricard ce soir. Les pass collés sur le fut, bienvenue dans le carré VIP. Les STEREOTYPICAL WORKING CLASS sont à un mètre de moi, la musique d’intro commence ils fixent le sol, Martin a la main sur le torse...une atmosphère se crée On entre peu a peu dans le monde des STEREO, l’intro s’arrête et laisse place aux guitares Martin se laisse aller à un " allez Paris !" comme si le public compressé sur les barrières s’était planté et voulait assister au concert à la tour Eiffel retransmis sur France 2... j’attends que la machine STEREO se chauffe; mais je n’attends pas longtemps car dès les premiers accords de " Control " le public semble acquis à la cause STEREOet il n’est plus question de reculer. Vu d’où j’étais, le public ne ressemblait pas du tout à un public assistant au concert d’une première partie; les pogos ont commencé dès les premières chansons, ainsi que les slams et les demoiselles du premier rang, écrasées contre les barrières...
La machine STEREO n’est donc pas un diesel et démarre au quart de tour et ce n’est pas le second titre qui nous fera dire le contraire. La puissance et la mélodie du CD se retrouvent ici sans être dépréciées. Les chansons sont tout à fait au goût du public parisien et on pense peut être voir apparaître Bob de WATCHA sur un " Illusion " mais en vain. La déception est très vite oubliée car les jeunes STEREO nous donnent ici un bel exemple de l’exercice du live. Le titre " Already Lost " est un parfait exemple de cette maitrise et de cette force live, mais il n’y a pas que de la puissance chez les STEREOTYPICAL WORKING CLASS. En effet, les STEREOTYPICAL WORKING CLASS jouent sur la corde sensible avec " Instinct " les paroles sont toujours introspectives et sont à la fois en francais et en anglais. Sur le " I don’t want to cry I don’t want to die..." le public est envoûté par la voix de Martin qui n’est pas sans faire penser à celle d’un certain chanteur d’incubus mais il prouve que sa voix sait aussi se faire violente… Le set se termine sur un " Chorar " torride et le public aimerait bien que les STEREO se déchaînent encore sur 2 ou 3 titres mais ils doivent laisser la place. Ils peuvent le faire la tête haute.

Setlist: Control, Last, That's all right, Already Lost, tactical Ops, Instinct, Insecure, Chorar

Les DAISY BOX montent sur scène avec la lourde tache d’effacer le set des STEREO, bien heureusement pour eux ils ne jouent pas le même type de musique. DAISY BOX entre PLACEBO et INDOCHINE a du faire face à un mix de voix un peu raté qui a attendu une ou deux chansons avant d être rectifié. Dommage... " Tous les jours " et " Mon Héroïne " manquent de peps à cause de cela. Heureusement le son est meilleur sur " Pause " qui est la marque de fabrique de DAISY BOX par excellence, cette chanson est reprise en cœur par le public et il est aisé de comprendre pourquoi.
Suivent " la Lune " encore du bon et plus tard une petite reprise des STONES " Satisfaction " vient égayer la soirée. Les DAISY BOX n’ont pas joué le plagiat et le dur exercice de la reprise est ici mené à bien et ils ont réussi à intégrer ce standard à leur répertoire. Les chansons s’enchaînent parfaitement, la section rythmique est parfaite (j’ai toujours eu un faible pour les groupes qui laissent la quatre cordes aux mains manucurées d’une femme…et Anne-Liz n’est pas là pour me contredire sur la beauté de cela). Une bonne partie de l’album passe à la moulinette du live pour en ressortir plus fort et plus intense. Le public en redemande et les DAISY BOX ont la possibilité de jouer plus longtemps que leurs prédécesseurs. Le charme de ce groupe réside (et non pas que sur la bassiste !) sur le fait qu’ils peuvent à la fois sortir des tubes rock plein de riffs et des chansons calmes où les riffs font place à la mélodie.
Les derniers titres s’égrainent alors que la nuit tombe et les DAISY BOX terminent sur deux titres, " Immobile " et leur tube " 45 Minutes " et le public parisien (souvent très ingrat) félicite comme il se doit ce groupe qui doit avoir sa place dans les premiers rangs de la scène pop-rock française.

Setlist: Tous les jours, Mon Héroïne, Pause , La Lune, ex vitamine, Satisfaction, Pile ou face, Hélicoptère, Immobile,45 minutes

ZENZILE ne fait pas vraiment dans le rock et j’avoue que j’appréhendais un peu ce set en pensant que cela allait être long à passer… Pas du tout, ils ne nous ont offert que des vibes positives à la fois dans leur musique mais aussi dans leur façon d’être, de parler et leur discours de respect mutuel entre les différentes communautés de France bravo on est loin du rap et des rimes assassines. Je ne m’étendrai pas sur ce groupe mais j’invite les curieux à se rendre sur leur site car leur musique est festive et je me répète, pleine de vibes positives où les violons se mêlent aux samples, aux djembés et à la guitare. Un bel exemple de musique métissée.

Il se fait tard, l’heure des monstres, la nuit est tombée et l’on se demande de quoi les hommes en pyjamas sales et autres accessoires de farces et attrapes sont capables. Happening ou véritable concert ? Cons qui jouent aux musiciens ou musiciens qui jouent aux cons...A les voir sans leur grimage, on hésite encore... Ces hommes (?) aiment bien se faire attendre visiblement et ils savent se vendre. Le plaisir de l’attente ? Le plaisir de se faire insulter par le public ? Une demi heure de retard lorsque nous avons droit à " le concert est annulé pas la peine de rester bande de bâtards " et là je me dis, la déferlante arrive..." La brigade des Stup " arrive sur scène avec un fond sonore servant d’intro et sous les insultes et répondent par " des bandes de bâtaaaaaaaaaaaards, on vous déteste... "
Ils commencent par " Stupeflip " comme pour annoncer la couleur: " Stupeflip c’est le truc stupéfiant / du travail comme pour un album d’Astérix... Puis avant d’entamer un " je fume pu d’shit " version punk d’anthologie: " on emmerde Ricard et le Fair...Vous voyez bien qu’on peut être un groupe rebelle..." ou d’un " esscekien’a kifument du shit ?... et bah c’est pas bien, pas bien. " Peut-on dire que STUPEFLIP est la plus grosse arnaque musicale de ces dernières années ? Au fur et à mesure du set, on oublie le coté provoc’ pour voir un groupe de scène, des bêtes (primaires) de scène. Et ce n’est pas la chanson " Les Monstres " qui nous contredira... Les p’tis gars ne se démerdent pas si mal que ça (cela est-il dû à leur backing groupe derrière qui doit assurer à peu près toute la musique ? Toute ? Non ! un irréductible King Ju résiste encore et toujours à l’envahisseur…) Les chansons de l’album sont encore plus fanatiques en live et les STUP n’hésitent pas à sombrer encore plus à la dérision...
Sur le " King Ju ", « c’est moi King Ju, l’épouventable épouvantail… » les paroles sont aussi recherchées que celles de PLEYMO mais les gars sont les enfants cachés des SLIPKNOT (pour les masques) et des BLOODHOUND GANG (pour l’humour potache). La tradition du " je me fume un pet’ en haut du feu tricolore " est respectée cette année encore mais là les STUP sont très réactifs après un " descends tout de suite ! " de King Ju qui a essuyé un échec, son ami barbu à la fausse moustache menace : « tu descends où j’appelle ta mère.. » sur ce il dégaine son portable et il appelle. La chanson démarre et le voilà toujours au téléphone à singer une conversation onirique… Bienvenue dans l’ère (erre ?) du STUP… (oui mais laquelle ?)
Et voilà le titre " Cadillac " avec son refrain scatologique: " Caca cacacadillac...", ils s’amusent et on s’amuse c’est le cirque Pinder en déplacement près de chez nous...le show avance à plein régime et on arrive à cette superbe chanson rebelle, " A Bas la Hiérarchie ", où ils invitent l’auditeur à " repense[r] à Rosetta, à Ressources Humaines, chaque fois que tu te feras ken par ce putain système… " et il prend à partie les gens de la France d’en haut de la hiérarchie: " tu t’crois supérieur parce que t’es mon supérieur ? " Cette phrase fait partie des classiques de STUPEFLIP avec le mémorable « si pétrir c’est modeler alors péter c’est démolir »… On finira la soirée par une resucée de " je fume pu d’shit " en version original en remarquant qu’un écran géant diffuse des images bizarroïdes et les paroles des diverses chansons… Le premier rang nargue encore le groupe avec ses pétards allumés en criant moi je fume du shit... Les STUPEFLIP sont affligés, quelle jeunesse… " Il paraît qu’y a un buzz sur le STUPEFLIP CROU ? " Comme ils disent et bien maintenant on sait pourquoi… La soirée se termine et le public a passé une soirée divertissante avec une affiche éclectique mais le Ricard était là pour faire passer la pilule.

Setlist: Intro, Stupeflip, interlude, Je Fume pu d’Shit (version rock), le Crou ne Mourra Jamais, les Monstres, interludes, Carry On, interlude, la Bavure de Pop Hip, Cadillac, le C.R.O.U., A Bas la Hiérarchie, Je Fume Pu d’Shit.


(Review réalisée par JC)

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