OMNI + CARLOSPOP + STORYBOARD + ELIJJAAH (en Guest)
Paris le
(Le Baiser Salé)


Nous voici devant le Baiser Salé, 21h15 à la bourre comme d’habitude mais le concert n’a pas encore commencé. Nous suivons les musiciens au 1er étage de ce café où se trouve une petite salle ayant une contenance de 50-60 personnes. Les STORYBOARD sont prévus en début de soirée. Le batteur n’étant pas là, le groupe jouera ce soir en acoustique. Les STORYBOARD le savent, l’écoute de leur EP m’a un peu laissé sur ma faim. Le coup de cœur dont parle A2 a été plus long à se produire chez moi. Leur EP mérite plusieurs écoutes pour pouvoir être pleinement apprécié.
L’épreuve du live est donc ici un moyen de tester ce groupe à très grand potentiel. De plus, cela est courageux de la part de cette formation emo rock de jouer en acoustique pour leur premier concert et cela mérite d’être souligné. La musique de STORYBOARD s’adapte à ce type de concert car la 3e piste de leur album est quasiment acoustique. Le bar nous accueille, le public est assis. Le groupe entame son set par " Tina " (" L'attente me rends faible, Mes pensées deviennent noires J'avance sans réfléchir (et) tombe dans le désespoir "), dès ce morceau, le public est rassuré , le groupe semble prêt à livrer cette session sans se poser de question. Le titre prend de l’ampleur par rapport à sa version électrique. La voix de Jimi accompagnée des deux six cordes se pose parfaitement, les paroles sont plus distinctes que sur leur EP (le seul défaut que l’on peut trouver à " Instruire le vent " et encore je fais le difficile...). Les STORYBOARD enchaînent ensuite " Le Fond " suivi sans pause de " Parti d’un Monde ", nouveau titre ne figurant pas sur le EP, deux raisons de se réjouir donc: une version acoustique et un nouveau titre. Apres un petit break, le groupe joue " Le cours du temps " (LCDT), Jimi est encadré par Tristan et Bertrand. " LCDT " est le titre phare (oh, le mauvais de jeu de mot…) de leur EP à la fois émotionnel, acoustique et des paroles qui prennent au ventre et que tout le monde peut s’approprier et les ramener à sa propre expérience: " Je descends le cours du temps, et je n’sais pas pourquoi j’ai si mal alors je pense à cette force, qui est en moi et qui vient de toi […] Mais n’attends pas Que le temps passe Mais n’attends pas Que le rêve passe Il faut se battre ". STORYBOARD ne nous laisse pas vraiment de trêve, les backing vocals se calent sur le chant de Jimi, viennent le compléter ou se substituent parfois à lui. Suivent ensuite " Jeff/Tous devant " qui ne laissent plus de doutes, nous faisons face à un très bon concert. Les nouveaux titres pleuvent ce qui permet de voir l’orientation du groupe même si elle sera vraisemblablement plus électrique. La configuration du Baiser Salé est parfaite pour ce concert intimiste et l’acoustique est bonne étant donné que les amplis ne sont pas à fond. Avant que le concert ne se termine, le groupe nous laissera encore trois chansons (" Weezer ", " Alambic "/" Dose d) avant de laisser la place à CARLOSPOP. Les trois titres se jouent sans fausses notes le public est conquis, STORYBOARD a passé l’examen de l’acoustique sans faute, ce qui prouve une grande maîtrise de leur morceaux, le concert s’achève indéniablement sur un goût de pas assez… ce n’était que la première partie alors je me rassure comme je peux.

Setlist: Tina, Lefond/Parti d’un Monde, LCDT, Jeff/Tous Devant, Weezer, Alambic/dose.

Remonté à l’étage, CARLOSPOP est sur scène, Carlos le chanteur a fait de la place, poussé les tables en disant « on fait du rock’n roll alors je veux voir tout le monde debout… », tout un programme… Dès les premières notes de " Galaxy ", je découvre que CARLOSPOP fait plus dans le punk acidulé que dans le rock emo qui semblait être le fil conducteur de cette soirée. On pense tout de suite à SUPERBUS et ce n’est pas étonnant de savoir que l’on a en face de nous le groupe qui a assuré la première partie de SUPERBUS à la Cigale. Pas besoin de " boum chikou bah " pour se laisser entraîner dans l’univers de CARLOSPOP, le ton est léger, les paroles aussi si on les prend au premier degré (Carlos avoue lui-même: " j’écris des paroles light mais pas si light que ça si on fait attention. "). Le concert ne se prête pas trop à porter l’attention aux textes, le public écoute cette musique fraîche qui est parfaite pour l’été sur la plage. C’est à Los Angeles que se poursuit ce concert avec " Hollywood ", chanson power punk " les ennuis n’existent pas à Hollywood […] les skaters sont bien plus fool à Hollywood. " Le ton est donné, c’est léger ça rafraîchit mais malgré les incitations de Carlos à nous lever et nous lâcher, une bonne partie du public préfère profiter de cette vague en étant assis… " Le sang du Dragon " laisse un peu perplexe, la chanson " Hollywood " est un titre très accrocheur et ne laisse pas beaucoup de place à la chanson suivante. Deux autres titres suivent, à l’arrivée de " Babe Idole " la petite touche en plus présente sur " Hollywood " est retrouvée, petite scène de la vie dans une « teuf » où le protagoniste tombe amoureux. Chanson sur le ton mi-sérieux mi-dérision c’est tout le second degré des paroles qui fait un peu le charme de ce groupe. Le punk acidulé de CARLOSPOP peut avoir un goût amer si les textes light ne le sont pas et on peut être reconnaissant à Carlos pour cela. La chanson " Cours " est dans la parfaite lignée de " Hollywood " et de " Babe Idole " avec un tempo un peu plus speed, elle parle de la futilité de la vie et de sa courte durée et invite à en profiter à 100%, pas étonnant de la part de ce groupe. Les petits préjugés du début du set disparaissent car CARLOSPOP nous fait l’effet d’un cocktail bien frais en pleine canicule. Ils s’attaquent ensuite à une reprise de THE CURE bien maîtrisée et adaptée à la sauce CARLOSPOP.
La soirée s’effiloche et après deux autres titres les CARLOSPOP doivent laisser la petite scène à OMNI. Une scène qui ne permet pas à une formation des cinq membres d’être très expressifs et dynamiques par manque de place mais il y avait de l’intention et du potentiel. Les CARLOSPOP ont le droit à un petit rappel avec une deuxième version de " Babe Idole " qui clôt ce concert sur une bonne idée du groupe. Avis aux amateurs de chansons fraîches et acidulées ruez-vous sur CARLOSPOP car c’est l’été et peut être qu’en hiver le pouvoir des chansons de CARLOSPOP n’aura pas le même effet. N’attendez pas octobre...

Setlist: Galaxy, Hollywood, le Sang du Dragon , Elle, Toutes ces Années, Babe Idole, Septembre, Cours, le Locataire, in Between Days (cure), la Promesse, Monsieur Robot, Rappel: Babe Idole.

Re pause clope au RDC le temps de parler avec les CARLOSPOP et les ELIJJAAH présents ce soir en amis, les Omni sont en haut et préparent leur matos. Le public un peu long à remonter ou qui est venu pour les deux premiers groupes s’est amoindri et les absents ont toujours tort puisqu’au début du set d’OMNI, Fred nous annonce qu’ELIJJAAH va jouer quelques morceaux en invité surprise. Dommage pour ceux qui ne seront pas là c’est une bonne façon de conclure la soirée.
OMNI a gagné de la place alors Fred décide dès le premier morceau d’empiéter sur l’espace spectateur pour ne pas se laisser brider par une scène trop petite. " April " entame les hostilités, OMNI revient à de l’emo rock même si le terme emo ne serait les définir totalement et ils ne le revendiquent pas si ce n’est dans certaines de leur influences. Il vaudra mieux parler d’un concert de rock avec quelques influences de la scène de Sacramento, ce qui n’est pas du tout pour me déplaire. OMNI livre rapidement le show le plus énergique de la soirée de par les débordements scéniques de Fred (au sens propre comme au figuré). Fred se donne à fond quitte à se retrouver presque par terre. Le public a laissé un plus grand espace pour les musiciens et ne peut qu’apprécier cette situation. Vient ensuite " les Choix " où l’on s’aperçoit que les diverses influences sont maîtrisées et même assimilées pour qu’Omni puisse livrer une musique bien détachée de ces influences. " Amélie " et " Invisible et Claire " sont jouées à vitesse grand V et Fred a un peu tort d’être aussi vénère car les paroles ne sont pas toujours compréhensibles et la salle est vraiment faite pour des petits concerts sans disto… Le jour où ils joueront dans une salle digne de ce nom ce sera différent, on leur souhaite. Le groupe se fend d’un " l’Air de rien " parfaitement joué et je comprends pourquoi OMNI a choisi cette chanson pour démarcher. Avec cette chanson, à la fois mélodique et rentre-dedans, le groupe nous livre un très bon morceau qui attirera un public varié à la fois emo, rock et j’ose même dire pop par un refrain très accrocheur. Les paroles sont en général très personnelles et on sait que ce qui est personnel touche davantage. Les trois derniers titres démontrent encore une fois que le live est un bon moyen de jauger un groupe et avec OMNI on n’a qu’une envie se procurer leur EP ou pour patienter se rendre sur leur site pour télécharger certains titres. Le temps de retourner au RDC pour une petite pause et le quatrième groupe de la soirée sera prêt.

Setlist : April, les Choix, Amélie, Invisible et Claire, L’Air de Rien, Cystéines, les Noces de Glaces, Tellement.

Arrive ensuite le tour d’ELIJJAAH, grande surprise de la soirée même si pendant les pauses le bruit avait couru qu’ELIJJAAH allait clôturer ce concert. Les ELIJJAAH étaient venus en spectateurs et en amis par conséquent sans matos ; ils ont utilisé basse et guitare d’OMNI et la batterie était prêtée pour toute la soirée par CARLOSPOP (merci à ce groupe sans qui ELIJJAAH n’aurait pas pu jouer). ELIJJAAH ne jouera qu’un gros quart d’heure mais suffisamment pour se faire remarquer et par le public et par une dame, la cinquantaine. Entre deux chansons et un accordage (OMNI ne joue pas accordé comme ELIJJAAH), Phaabs qui n’a rien à dire demande « quelqu’un ne pourrait pas me dire de fermer ma gueule » sur quoi il reçoit un « ta gueule » venant d’un membre d’OMNI et un " non mais je peux vous demander de baisser la guitare et la basse car le Baisé Salé ne fait que soixante mètres carré et ça casse les oreilles… ", de la part de la dame en question, et moi de rajouter « si c’est trop fort, c’est que t’es trop vieux… » c’est ça le deuxième effet ELIJJAAH... Le premier étant une musique mélodique avec la voix d’un Phaabs qui distille des paroles de plus en plus personnelles et la qualité de chant n’a pas été affecté par les différents changement de line-up qu’il a vécu (Crawlpark, Caution, Vegastar). On retrouve cependant un Phaabs qui braille moins ou qui sait poser ses cris sur une des riffs agressifs ou avoir une voix posée sur musique plus douce. Le set d’ELIJJAAH commence par un nouveau titre " En toi ", quel plaisir d’avoir ce groupe pour clôturer la soirée et d’avoir en plus de nouveaux titres. En quelques accords on découvre la nouvelle orientation du groupe qui s’est définitivement fait un style même s’il évoque des influences diverses. A la fois mélodique sans être trop pop, les quatre arrivent à envoûter le public qui s’est évaporé; les absents ont toujours tort… Le groupe ne jouera ce soir qu’un seul morceau tiré de leur quatre titres à paraître en septembre distribué par M10. " 23h13 " fait suite à " Si haut ", Phaabs " la nuit vient d’apparaître les étoiles sont cachées ", la comparaison avec une certaine chanson " Que Deviennent les Anges ? " semble facile mais on se rend vite compte que Phaabs est passé à autre chose et qu’il semble plus à son aise au sein de cette nouvelle formation qui termine un set malheureusement trop court avec une troisième nouvelle chanson " le Meilleur ". ELIJJAAH met un terme à une très bonne soirée qui a confirmé des impressions au sujet de STORYBOARD et a permis des découvertes de très bonnes qualités ayant pour nom OMNI, CARLOSPOP et ELIJJAAH.
La soirée s’étant terminée un peu tard, elle laisse un goût amer, les métros ne fonctionnant pas après 2h30, une course en taxi pour la banlieue pour moi et une amende pour les ELIJJAAH...comme quoi il fallait venir à pieds…

Setlist : en toi , si haut, 23h13, le meilleur.


(Review réalisée par JC)

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