AqME +FEVERISH + SIDILARSEN
Paris le 03/04/03
(Le Trabendo)


Encore un concert qui tombe un jour de grève, à se demander si ce sont les concerts qui sont fréquents dans la capitale ou les mobilisations de lobby de fonctionnaires. Là, n’est pas la question, malgré les petits inconvénients dans les transports en commun, je me retrouve à 18h devant le Trabendo à une demi-heure de l’ouverture des portes et je m’aperçois que les grèves n’ont pas eu raison de l’envie des " jeunes " parisiens de se défouler. En effet -et malheureusement pour AqME- la moyenne d’âge n’est pas très élevée, seuls les pères de quarante ans accompagnant leur progéniture de 10-12 ans peuvent augmenter cette moyenne. Néanmoins l’âge moyen se situe plus vers les 17-20 ans que vers les 12-13 ans.

Nous voici donc dans le Trabendo, le matos de SIDILARSEN est déjà sur la scène, mais il semble que la première partie n’ait pu bénéficier de conditions suffisantes pour pouvoir installer tous leur ustensiles nécessaires pour nous faire partager leur boom-boom-dance-tribe-metal. Le jeu de scène repose sur des lumières et des fumigènes de toutes sortes mais les rois ce soir, se sont AqME.
Voici nous amis toulousains qui investissent la scène du Trabendo, le chanteur ressemble vaguement à un égyptien du à son maquillage et à son pagne, un des deux guitaristes ne dépareillerait pas dans Y FRONT et le bassiste arbore des locks. La soirée est sur le point de bien commencé car rien que l’apparence des toulousains nous promet de la fusion pêchue. Le concert commence avec " Biotop ", titre éponyme de leur album. Le public a du mal à s’habituer à ce boom-boom-metal, les petits jeunes ne connaissent pas grand chose à ce style et sont là uniquement pour AqME. La seule façon pour SIDI de motiver les troupes est de lâcher ses meilleurs morceaux tout plein de samples atmosphériques pour ensuite laisser partir les riffs déchaîner comme " Teknotrone " ou " Apesanteur ". Cette fusion n’est pas sans rappeler celle MASS HSYTERIA, parfois on s’attendrait même à un " Donnez-vous la peine ! ", mais non les Sidi sont plus que ça.
La salle semble un peu froide, " c’est l’ultime transe avec vous ce soir, c’est le dernier morceau, il va falloir se lâcher grave: Rien pour l’instant " comme pour faire transpirer la salle, dernière ressource du groupe pour qu’il y ait de la buée sur les murs, mais à leur décharge, les grèves avaient eu raison de quelques spectateurs qui sont arrivés juste pour le début d’AqME et le public n’était pas acquis et ne s’attendait pas forcement à ce genre de groupe pour ouvrir pour AqME. Dommage, ils ont mouillé leur slip pour nous " transe’nder " et ce serait mentir que de dire qu’ils ont laissé la salle dans le meme état qu’au début du set.

Setlist: Biotop, Sidistation, Total Ecran, Teknotrone, Defragmentes, Apesenteur, Rien pour l’instant.

Le temps de changer le matos sur la scène et le public du Trabendo retrouve un groupe grenoblois qui, on peut le dire a un chance de cocu pour ses dates à Paris, je lui souhaite la même chose pour l’avenir. Pour rappel, le premier concert parisien des Grenoblois s’est déroulé au Glaz’art dans le cadre de la soirée NOWHERE (qui leur a valu une signature chez Barclay), le second à la Boule Noire en première partie de Finch et les voici pour la troisième fois dans la capitale.
Ils entament leur set avec " Omniprésente ", le style est plus proche de celui d’AqME, les paroles se rapportent à des expériences perso de Laurent (ce qui a permis à Denis le batteur d’ironiser sur la pochette de l’album: " Laurent, oui sur la toff, c’est celui qui est par terre la tête dans les mains et qui fait semblant d’avoir des problèmes existentiels..."). Les Grenoblois n’ont rien à perdre sur cette date, ils ont déjà eu la chance (encore!) d’être rajouté assez tardivement sur cette date, ils enchaînent avec " Eclat " dédiée au père de Laurent, les divergences de choix sont des expériences vécues par tous donc ils jouent sur la corde sensible et des paroles personnelles qui peuvent viser l’universalité.
Le chant est appuyé par une section rythmique qui tient vraiment la route, le style oscille entre le neo et l’emo, malgré le fait que Jean-Mich, le bassiste vienne du hardcore pas de problème, la basse n’est pas trop agressive, et on se demande où Denis trouve autant d’énergie pour frapper sur ses fûts; " Eclat " s’achève sur un " Merci beaucoup, ça fait plaisir de jouer devant une salle aussi réactive " de deux choses l’une, soit les SIDI avaient bien chauffé la salle mais pas assez pour qu’elle se lâche à 100%, soit les FEVERISH sont vraiment à la hauteur de leur signature. Lam, le gratteux semble lui aussi introverti, caché derrière ses cheveux et presque fixe il distille néanmoins des riffs de bonne facture. La scène est alors laissée libre à Laurent qui se donne à cœur joie de remplir les vides. Il y a quelque chose d’adolescent voire de fragile parfois dans la gestuelle du chanteur...mais ça colle bien à leur style, oui c’est bien un " Electron Libre " que nous avons ce soir au Trabendo. Le batteur semble se donner à cœur joie également, on pourrait croire qu’il s’agit ici d’un poulpe avec huit tentacules tellement il tape vite...le groupe enchaîne sur " Rien ne s’efface " puis nous fait le plaisir de nous jouer un nouveau morceau dédicacé à AqME, " Mille Excuses " qui prouve que le groupe peut aussi composer des chansons plus douces. Le concert s’achève sur " Indécise " et FEVERISH confirme ici la bonne impression qu’ils nous avaient laissé à la Boule Noire.

Setlist: Omnisprésente, Eclat, Epitumia, Electron Libre, Rien ne s’Efface, Tu me Tues, Mille Excuses, Indécise.

Depuis le début de la soirée, le drapeau AqME était derrière les batteurs, il fallait bien se résoudre, FEVERISH n’était pas la tête d’affiche, les stars de la soirée arrivent et prennent le risque d’entamer leur set par une nouvelle chanson. C’est toujours le problème avec les nouvelles chansons, le public doit faire face à un temps de latence, se dire " je la connais celle-là ? " et ensuite se mettre à l’écoute de la nouveauté. Pas mal ce " Polaroids " qui se finit par un " bonsoir maison ", en effet je pense que c’est leur premier concert à Paris depuis le Zénith avec PLEYMO (mis à part bien sûr les showcases dans les différentes Fnac). Vient ensuite " Superstar " repris en cœur par la salle, et on souhaite que les AqME garderont leur simplicité et la proximité qu’ils ont avec le public sans devenir des superstars.
Le jeu du groupe est devenu plus carré, il a du se peaufiner on the road. Koma nous propose " Sainte ", le dernier reliquat du deuxième pressage de " University of Nowhere " que les parisiens semblent renier alors qu’il contient des perles même si " Sombres Efforts " représente la maturité du groupe. Est-il besoin de rappeler que toutes les paroles sont reprises en cœur par une salle chauffée à blanc par les premières parties et par l’attente de la tête d’affiche. Koma semble plus enclin à parler, plus de confiance sur scène même si vers la fin du concert du FEVERISH auquel il assistait il est allé dans les loges, concentration ou trac ? suivent ensuite " Je suis ", " Instable ". Même Charlotte devient plus loquace, s’adresse au public, on les sent bien, chez eux. Koma n’aurait presque plus besoin de chanter sur " Tout à un détail près " ce qui semble flatté le petit Koma avec ses petits problèmes existentiels. Le moment de la reprise est arrivé et là, surprise, Ben, Etn et Charlotte se lancent dans un " Roots ", puis un " Smoke on the Water ", une petite reprise d’AC/DC, Koma se demande si " c’est une soirée mégamix...", le public espère à un moment que le " Teen Spirit " dure plus que 3 secondes mais espoirs déçus, ce sera comme d’habitude " Heart Shaped Box ". Ensuite " In memoriam " prend le relais. Avec " Le Rouge et le Noir " AqME vise juste et le public entonne sans sourciller ce single. Vient l’heure du " on va prendre une bière dans les loges et on revient ", de retour sur scène, le public a le droit à une autre inédite qui s’intitule " Tes Mots " et qui est dans la lignée de " Tout à un détail près ", calme mais qui monte doucement. Le set semble se poursuivre indéfiniment avec " Délicate et Saine ", puis la dernière chanson de " Sombres Efforts " de la soirée ne peut être que " Si n’existe pas " bien entendu le single ne laisse personne indifférent et les demoiselles reprennent en cœur (une fois n’est pas coutume) les paroles en couvrant la voix de Koma. L’heure est venue de la dernière chanson sur la setlist, regrettant de n’avoir sortie qu’un album et reniant leur 8 titres, Aqme joue une nouvelle chanson, " Ce Que Tu Es " (apparemment une anti-D. Saez-song) qui a plus de peps que la précédente. La fin du concert arrive malheureusement, le groupe se retire mais AqME joue à domicile donc il ne peut se permettre de laisser un public frustré alors le rappel cette fois-ci est un vrai rappel qui n’est pas prévu et Aqme n’a pas l’embarras du choix et nous livre une dernière chanson, " Autrement ", qui va figurer sur le nouvel album et qui conclut une soirée où le public a un peu eu l’impression d’avoir deux têtes d’affiches, un mini festival en quelque sorte...

Setlist: Intro, Pola, Superstar, Autre Ligne, Sainte, Instable, Je suis, Fin, 1 Détail, Reprise, In mémoriam, Le Rouge et le Noir
Rappel 1: Tes mots, Délicates, Si n’existe pas, CQTE
Rappel 2: Autrement.


(Review réalisée par JC)

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